@Tall
« dès le début j’ai tiqué sur les 40 ans de martyre »....
Je me souviens d’une femme charmante, en dépression totale, après une tentative de suicide. Nous l’appellerons madame M. Une femme pourtant apparemment forte, qui avait tenu pendant plus de trente ans un garage station service, tous les jours, si ce n’est le Dimanche. Mais c’est vrai que tant qu’elle servait les clients, elle n’était pas battue ce que personne ne soupçonnait.
La psychiatrie, c’est étonnant, on trouve hospitalisés des gens de toutes conditions, de tous âges, de tous métiers, et l’on pourrait presque croiser à l’heure du café, Jack l’éventreur et ses victimes, Peau d’âne et Cendrillon, Dsk et madame Diallo, un commissaire de police, et même un des jurés de l’affaire sauvage.
Madame M au bout d’un mois avait récupéré, au contact de toute cette humanité, lui montrant, en dehosr des soins, qu’elle n’était pas seule au monde dans le silence et la souffrance, entre autres. Mais oui, le sentiment de ne pas être seul dans son infortune vous aide tout au long de votre vie, c’est ce qui nous permet de relativiser, et même de sortir de notre silence, et de la culpabilité
Je me souviens que le jour de son départ, des mots qu’elle eut.... : « J’ai passé ici les beaux jours de ma vie ».......Une phrase qui nous laissa comme deux ronds de flanc, et qui en disait plus long que tout ce qu’elle avait dit, sur ce que sa vie avait été. ...On s’habitue à tout dans la vie, le temps et la répétition faisant office d’anesthésiant, sans compter que le temps ajoute au sentiment de faute. Il n’est pourtant pas bien difficile sans être un spécialiste que ces notions sont inhérentes à la nature humaine, et à l’instinct de survie, le mensonge et le catharsis en faisant partie
Mais bien sûr certains diront ici que c’est du cinéma.