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Commentaire de Goda

sur Des chants de Noël prohibés dans des écoles italiennes...


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Goda Goda 29 décembre 2016 14:05

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J’aimerais également souligner que lorsque vous écrivez :


« Même si nous ne sommes pas croyants, notre culture est indéniablement chrétienne : notre peinture, nos beaux arts, notre architecture, notre littérature sont imprégnées de christianisme. On ne peut renier cet héritage si important ».


Vous faites une affirmation qui sonne étrangement à mes oreille, lorsque je lis cela à haute voix pour moi-même.


En clair, selon vous (corrigez moi surtout si je me trompe), il s’agirait de nos jours de renier cet « heritage » chrétien et cela serait une perte de terrain en comparaison a d’autres cultes.

Pour vous, se détourner de la religion chrétienne et de tout ce qu’elle a produit ou meme tout ce qu’elle a poussé à produire en reaction d’opposition à ses dogmes, serait renier notre culture également.


Je ne parviens pas a comprendre pourquoi une religion qui a tant bridé l’humain et qui a été autant instrumentalisée en outil de pouvoir dès qu’elle a été en contact avec le pouvoir politique, serait un heritage à conserver tel quel, et ce, sans aucune prise de recul ultérieure. Sans aucune nuance quant à sa réelle place dans notre culture et sans réelle et objective analyse quant aux consequences et tensions qu’elle dégage encore de nos jours finalement.


Il y a certains passages ou mon oeil s’accroche aussi dans votre article vous dites :


« Notre civilisation, elle-même, est chrétienne : respect de la dignité humaine, principe d’égalité, valeurs morales »


Cette affirmation me parait quelques peu... impérieuse.

D’une part car vous définissez en quelques sorte notre civilisation comme exclusivement chrétienne apparemment. Le fait que, des siècles durant, cette religion a connu ses détracteurs virulents vehements et ses rebelles épris d’une plus grande liberté ne vous apparait pas comme plus fondateur d’une forme de conscience qui, bien que forgée sur l’enclume du dogme chrétien, ne s’en définit pas moins par le rejet radical de toutes ses valeurs ?

Je veux dire encore une fois que l’influence devient inversée en quelque sorte.. Que notre civilisation s’est bâtie en resistance et en allégeance a ce culte obligatoire, conservateur et autocratique. 

Il me serait aisé de dresser en face des valeurs morales que vous ne prêtez exclusivement qu’au christianisme, d’autres valeurs tout aussi fortes et profondément ancrées en nous et qui sont nées en rejet de ce christianisme. 

Je pourrais aussi tenter une vaine liste non-exhaustive de valeurs tout aussi humanistes et ne provenant nullement de la Bible ni meme du dogme judo-chretien, qui n’a pas l’apanage des valeurs dont vous parlez.

Et c’est sur ce genre de points que je ressens votre peur et vos craintes. Et que j’ai du mal a les trouver bien justifiées par le fait meme que vous parlez de façon exclusive, comme si la religion chrétienne était et devait être l’unique réfèrent de notre civilisation... (le terme civilisation me parait tellement peu humble d’ailleurs, pour designer notre culture morcelée et « mosaiquée », mais c’est un autre rebat...).


Ensuite vous affirmez que « nos démocraties » (et non plus notre civilisation ce coup-ci) seraient fondées sur cet heritage donc.

Et donc d’après vous cela vaut comme nécessité de s’y rattacher.

Des siècles de servitude, d’obscurantisme, de corruption jusque dans les plus hautes spheres de l’état et de l’église, sont selon vous une base saine à faire perdurer de nos jours (en fait selon vous, à remettre au gout du jour peut être ?).. Sous prétexte que le joug de ce dogme fut tel qu’il nous aurait imprégné jusqu’a sculpter notre identité et nos bases civilisationnelles.


ici je rappelle une fois encore, que cela s’est fait dans le sang et dans la servitude. Dans l’étouffement et dans le nivellement ? Dans la peur du courroux divin mais surtout dans la peur de tomber entre les mains bien humaines des serviteurs zélés de « l’Etre tout puissant » au nom duquel était promulguée telle ou telle loi. et le « respect » provoqué par cette peur a ainsi influencé notre façon de vivre..


Selon vous ma lecture est-elle biaisée de l’histoire ? Peut-etre que j’exagère trop ? Je n’en ai pas le sentiment mais je ne suis pas non plus convaincu qu’une telle influence puisse être ainsi sérieusement nommée « ciment fondateur de notre civilisation ». Pas si tout cela s’est fait au travers de telles tensions et de tels égarements.

Egarements faits au nom du meme culte auquel vous rattachez des valeurs certes humanistes (respect de la dignité humaine, principe d’égalité, valeurs morales) mais qui ont mis un certain temps tout de meme a émerger depuis ce puit sans fond et bien sombre qu’est le dogme religieux, imposé à tout ou partie de la population.

Je ne vais pas débattre des valeurs en question.. en soi cela relèverait du débat philosophique pur.



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