@pemile
« PS : merci ausi d’expliquer pourquoi la plupart des pro-nucléaire sont aussi caricaturalement anti-EnR ? »
Je vais répondre à vos interrogations légitimes :
Les énergies renouvelables type éolien ou solaire/photovotaïque
ont 3 biais intrinsèques qui sont, à mon sens, rédhibitoires, et qui d’ailleurs
les condamnent à terme comme substitut crédible aux énergies fossiles, malgré
la profusion de propagande à leur sujet.
1/ Leur facteur de charge très faible (rappelons que le facteur
de charge est un ratio de production annuelle, relatif à la capacité d’un
système à produire de l’électricité à sa puissance maximale sur ce laps de
temps). Cela induit nécessairement que pour une même capacité de production à
puissance nominale, ces énergies produiront de fait au cours d’une année de 3,5
à près de 6X moins d’électricité qu’une centrale. Dit autrement, pour produire
une même quantité d’électricité il faut installer une capacité nominale de 3,5
à près de 6X supérieure. Cela explique que le coût du KWh oscille actuellement
selon les types d’ENR entre 8 et 14 cents d’€, alors qu’il n’est que de 4,2 en sortie
de centrale EDF. Et qui fait aussi qu’un Français paye son KWh moitié moins
cher qu’un Allemand ou un Danois (qui ont le plus massivement investit dans ce
type d’énergies), tout en continuant de rejeter bien moins de CO2 chaque année que
ces derniers (40% de moins). Où serait le gain écologique et financier à révolutionner notre
modèle ? En tout état de cause la charge de la preuve impute à ceux qui en ont
la volonté. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas partie
gagnée.
2/ Le caractère intermittent et aléatoire qui leur est inhérent.
Sachant que nous ne savons toujours pas stocker à grand échelle l’électricité
produite, et qu’un réseau électrique moderne impose d’égaler en toute
circonstance consommation et production (qui se satisferait de voir son frigo
éteint sous prétexte d’un jour sans vent et/ou non ensoleillé...), il devient
donc nécessaire de doubler les infrastructures de production dès lors que nous
installons en masse des ENR type éolien/photovoltaïque. C’est la raison pour
laquelle plusieurs centrales à gaz à démarrage rapide sont en cours de
construction sur le littoral atlantique pour pallier l’intermittence de
production des futurs champs éoliens offshore au large des côtes de
Bretagne/Normandie. Jamais ce surcoût, tant en terme financier qu’écologique
(une centrale à gaz comme chacun s’en doute est grande émettrice de CO2), n’est
repertorié lorsqu’il s’agit de vanter les avantages de ce type d’ENR. Un
surcoût qui leur est pourtant consubstantiel. C’est d’ailleurs la raison
fondamentale en mesure d’expliquer qu’aucun pays ayant massivement investit
dans ces énergies n’a vu sa consommation d’énergie fossile se réduire. Exemple
fameux de l’Allemagne, qui malgré 300 milliards d’€ d’investit en quelques
années dans cette couteuse « transition », ne voit pas son taux
d’émission de CO2 baisser - voire même augmenter légèrement - et pour cause : la part du charbon
dans son mix énergétique augmente à la faveur d’une sortie du nucléaire dont il
ne faut cesser de rappeler qu’il produit de l’électricité ...décarbonée. En
revanche la facture des particuliers et entreprises elle s’envole !
3/
Le ratio catastrophique entre surface utilisée/KWh produit. Une tranche de
centrale nucléaire c’est 50 ha. Une centrale solaire du type de celle de
l’article c’est 5X plus (260 ha), pour une production 30X moindre. La ferme
solaire de Toul-Rosières occupe au total 367 ha. Pour les 61 fermes
solaires de ce type nécessaires pour égaler la production d’un EPR, la surface
occupée serait de 22 400 ha (équivalent au département de la Seine-Saint-Denis).
Pour l’éolien off-shore, le parc éolien du banc de Guérande occupera lui 3 600
ha. Il faudrait 13 parcs éoliens de ce type pour équivaloir la production d’un
seul EPR. Surface occupée : 47 000 ha. N’en jetez plus !