Dès le début des années
soixante, les services secrets de Tel Aviv envoient au Maroc un groupe d’agents
ayant pour principal ordre de convaincre les membres de la communauté qu’ils
sont victimes de persécution de la part des autorités
Mohamed Takadoum
Et dans le détail, il s’y sont pris comment ? J’aimerais avoir quelques précisions sur la logistique. Quelques grandes rafles, probablement, comme au milieu de juillet 42 ? Des centaines d’agents du Mossad entrant dans les maisons (vous n’allez pas me dire que la police marocaine aurait « collaboré » à cette entreprise !). Des autobus secrètement réquisitionnés par le Mossad dans un pays étranger, tout le monde parqué quelques temps dans des stades surveillés par le Mossad et poussé ensuite dans des trains ou des bateaux affrétés par le Mossad ! Plus de deux cent mille Juifs marocains, quand même, ça fait beaucoup, même si le processus dure plusieurs années. Et ces pauvres gens obligés de quitter contre leur gré leur pays d’origine si démocratique, d’abandonner des villes et des villages où ils avaient été si heureux, si bien protégés quand il n’y avait pas de pogroms, pour aller cultiver des terres arides dans de lointaines contrées, sous un régime affreusement tyrannique et totalitaire !
Ils n’étaient plus que cinq mille au début de ce siècle au Maroc ; autrement dit, personne n’aura pu échapper à la griffe féroce de ce puissant service secret. Très fort, le Mossad ! C’est sans doute pour cette raison qu’il ne se passe rien aujourd’hui dans le monde sans que le Mossad n’en puisse être jugé responsable.
PS - Assis derrière moi pendant que j’écris cette page, il y a deux types du Mossad qui regardent ce que j’écris. Si de temps en temps je trouve une formule un peu percutante, c’est eux qui me la soufflent, et je dois donc avouer que je n’y suis pas pour grand chose ! (j’écris cela pendant qu’ils sont en train de se faire un café dans la cuisine !). Je vous prie donc de ne pas trop m’en vouloir si je suis un peu obstiné : c’est pas moi, c’est le Mossad.