@Pierre
Sur mon analyse
de la situation :
Je ne suis pas grand
spécialiste, et tout ce que je tire comme conclusions est tiré de
ce qu’on connaît ici, c’est à dire pas grand-chose sans doute. Vous
êtes sûrement bien mieux informé que moi mais je ne sais pas si ça
compte vraiment ;
C’est difficile de
savoir ce qui se passe dans des pays unanimistes et autoritaires, il
n’y a pas d’élections libres, pas de presse, pas de sondages, pas de
liberté de parole, seulement des présidents élus à 99 %.
Cela dit je constate bien volontiers qu’un fraction notable des
Syriens soutient Assad, et qu’une fraction notable aussi n’en veut
plus. Il n’y a pas eu d’intervention militaire étrangère massive et
directe (pas comme en Lybie en 2011, ou en Irak en 1991 et 2003). Le
territoire syrien est divisé en « taches » parfois
incrustées les unes dans les autres. Il ne semble pas y avoir de
« guerre des tranchées » façons 14-18 mais des zones
d’influences qui vivent ensemble certains temps, se combattent plus
ou moins mollement d’autres fois. Sinon, je ne vois pas pourquoi il y
a une « tache » gouvernementale à Deir es Zor en pleine
zone de l’Ei, et réciproquement des quartiers de Damas qui échappent
(ou ont échappé longtemps) au gouvernement.
Le pays a
complètement implosé, l’armée régulière n’épargne rien du tout,
elle ne peut tout simplement plus contrôler.
Il y a donc bien
guerre civile, ce qui n’exclut pas des parasitage étrangers
évidents.
Maintenant une
partie essentielle des opposants se tourne vers l’islamisme sunnite.
J’ai le droit de le déplorer, mais qu’y puis-je au fond, je ne suis
pas Syrien ?
Le fait est que la
protestation posait en préalable le départ d’Assad. C’est
conflictuel au possible, et vu comme ça, ça ne se réglera que par
l’extermination d’une des deux parties.
Il me semble
toutefois que lorsqu’on est contesté à ce point, la question d’un
départ se pose, c’est la moindre des choses. Ça a été le cas en
Tunisie et en Égypte, simple constat. Ça n’a sans doute pas modifié
les choses en profondeur, mais ça peut être une réponse dans les
moments de tension. On le fait régulièrement chez nous, pourquoi
pas là bas ?
Pour conclure, d’un
point de vue de nationaliste, de souverainiste, c’est aux Syriens de
gérer leur propre merde, et les extérieurs, vous, moi, Vladimir ou
Barack ou Tayyep ils peuvent influencer, conseiller, intervenir, ils
n’auront pas forcément la main au final. Et d’un point de vue
nationaliste (syrien) le règne du fils Assad est une catastrophe par
rapport à celui de son père qui en avait fait « la Prusse du
Moyen-Orient ». Simple constat, aussi.