Bonjour, Ar zen
Vous n’avez toujours strictement rien compris à ce qu’est un rapport de forces en politique. Aucun texte, aucun traité n’a de poids si l’un de ses principaux signataires (et a fortiori une alliance de membres pesant un poids majoritaire) engage un bras de fer visant à modifier le contenu de ce traité sous peine d’engager une procédure de sortie, et par conséquent de destruction dudit traité.
Or, c’est très exactement en ces termes que se poserait le problème si Mélenchon arrivait au pouvoir : ou l’Allemagne cèderait à sa volonté (éventuellement conjointe à celle des Italiens et des Espagnols, deux autres poids lourds de l’UE) de réformer l’Union en engageant très vite le chantier, ou la France mettrait ipso facto en œuvre un référendum destiné à valider une procédure de sortie de la France via l’article 50.
A toutes fins utiles, je vous invite à regarder du côté d’Israël : ce pays est membre à part entière de l’ONU et par conséquent obligé de s’en remettre aux résolutions émises par le Conseil de sécurité. Or, depuis des dizaines d’années, Israël adresse un bras d’honneur à l’ONU en rejetant systématiquement les résolutions qui le condamnent. En s’appuyant sur quoi ? Sur un rapport de forces : Israël est un allié essentiel de l’Otan au Proche-Orient, et aucun pays occidental n’est en mesure de lui imposer le respects des résolutions.
Eh oui, désolé, mais votre regard par trop théorique sur les textes vous amène à perdre de vue que ces textes n’ont de valeur que tant que les principaux acteurs restent sur une ligne sinon de consensus du moins de compromis acceptable.
Or, avec Mélenchon - mais aussi Le Pen - l’on ne serait plus dans le compromis acceptable, et accepté jusque là par un Sarkozy ou un Hollande. D’où le bras de fer et soit la réforme soit la sortie !!!