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Commentaire de simazou

sur Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d'homicide, est la norme


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simazou 11 janvier 2017 18:20

@phan
2ème partie

On trouve également des distorsions politiquement motivées ; l’exploitation de la Shoah que l’on retourne contre les Juifs ; des stratégies de discrimination morale et politique contre l’Etat d’Israël ; l’impunité croissante de l’antisémitisme qui se prêche aux deux extrémités du spectre politique, etc. Les Juifs furent et sont encore incapables de s’extirper des forces déployées contre eux dans une guerre qui semble n’avoir pas de répit et qui revêt des formes et des noms différents et renouvelés. Et ce malgré le fait que le peuple juif est ridiculement minoritaire sur Terre, 997 habitants de la planète sur 1000 n’étant pas juifs.

C’est ainsi qu’un conflit qui oppose les Juifs et les Arabes au Proche-Orient vole la vedette à tous les autres conflits de la planète. Comme le disait David Grossman, « Après tout, le Juif a toujours été une forme de métaphore pour quelque chose, jamais il ne fut perçu pour ce qu’il est réellement. Les gens ont toujours eu du mal à nous reconnaître, nous les Juifs, comme des êtres humains. Il y eut de la diabolisation et de l’idéalisation, toutes deux étant des formes différentes de déshumanisation. Le sionisme, en dépit de tout, nous a délivrés de ça. Il nous a ramenés aux pratiques, à l’humain, à l’histoire. Mais aujourd’hui, nous voilà remis à cette place symbolique.   

 

Sans annuler les autres formes d’antisémitisme – religieux, social, racial – la renaissance d’une souveraineté juive ne cesse d’alimenter la rumeur. Derrière la phrase tant et tant répétée de la « critique de la politique israélienne », du « droit à critiquer Israël », est venu le dernier né de la famille antisémite : l’antisionisme. La critique hors norme d’Israël fait de cet Etat la pire plaie de la planète. Comme en son temps les autres formes d’antisémitisme, l’antisionisme se professe haut et fort, parfois avec fierté, il est un courant de pensée comme un autre, et il crée une scission dans les sociétés que ce phénomène agite.

 

L’histoire juive(…) n’a ni gloire ni action, ni héros ni conquérants, ni souverains ni leaders menant son destin, juste une collection de gémissements, de blessures, de lamentations pitoyables de bête traquée, toujours quémandant la pitié (…). Cet antisionisme moderne, « né au confluent des luttes anticoloniales, anti-mondialisation, anti-racistes, tiers-mondistes et écologistes », présente Israël « comme un Etat colonial et raciste qui opprime sans fondement un peuple innocent du tiers-monde ». Israël ne peut plus être en position défensive, il faut qu’il soit devenu l’agresseur. Il aurait fallu qu’Israël demeure, celui qui est le plus faible, celui qui est attaqué, le plus vulnérable, pour avoir le privilège d’être celui qui se défend. Quitte à être effacé. C’est juste la preuve qu’Israël est un agresseur qui s’ignorait. Il n’y a donc pas de victoire possible pour celui qui est attaqué. Le Juif doit rester cet agneau que le loup à sa guise dévore. Le Juif doit convaincre son ennemi de faire un compromis, il doit comme au bon vieux temps négocier son existence avec lui, et si cela échoue, il doit être à sa merci et demeurer jusqu’au bout celui qui n’aura pas employé la force pour gagner son droit de vivre.

 

Pour transmettre un savoir, il faut d’abord l’agencer de façon cohérente. Aimer, attitude profondément juive : le judaïsme est amoureux de la vie, de l’homme, du savoir, de l’avenir, et par-dessus tout de l’amour. Tu aimeras ton prochain comme toi-même : ce qui veut dire qu’il est impossible d’aimer les autres si on ne s’aime pas d’abord soi-même. Le judaïsme n’est pas jaloux, tolère bien d’autres amours.

 

Le Judaïsme est encore vécu pour l’essentiel comme une souffrance ou un devoir. Beaucoup de juifs dont le judaïsme n’est plus aujourd’hui qu’une dimension encombrante de leur personnalité. Qui, tout en étant détachés de la tradition et du rite, conservaient la conscience de leur origine juive comme d’une infirmité secrète, une marque de bagnard ou une tache de naissance qui les déparait. (et en vérité, de quoi souffrent les juifs qui se haïssent si ce n’est d’un malheureux amour de l’ennemi ?). Maintenant au moins tu es à l’abri. Vraiment ? C’est ton cadavre qui est à l’abri. Tu es mort. C’est de ton conflit interne que tu es mort. Pour accéder à la célébrité et au bonheur tu as marché dans le chemin du suicide. Alors qu’au plus profond de ton âme pleurent des milliers de morts, or les morts sont bien plus puissants que tout ton bonheur et toute ta gloire.

 

Le Juif doit créer des valeurs pour se justifier envers lui-même et envers les autres. Tous les paysages de la terre ont recraché cet homme dans le grand baquet de la « culture internationale ».c’est là qu’ils s’agitent le long des pistes de course.

 

Une civilisation implique des règles fixes, une discipline, le passage de l’instinctif au rationnel, la prévoyance de l’avenir, un degré élevé de culture, conditions totalement inaccessibles aux foules, abandonnées à elles-mêmes. Par le fait seul qu’il fait partie d’une foule, l’homme descend plusieurs degrés sur l’échelle de la civilisation. Isolé, c’était peut-être un individu cultivé, en foule c’est un instinctif, par conséquent un barbare. 


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