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Commentaire de simazou

sur Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d'homicide, est la norme


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simazou 11 janvier 2017 18:21

@phan
3ème partie

Là où un peuple s’épanouit, où la nature déploie sa créativité et ne se retourne pas en esprit contre elle-même (car derrière chaque psychanalyse se trouve la racine difficile à exhumer du « mépris moral de soi »), c’est là qu’est le miracle, le naturel.

 

Mal né ou mal protégé, c’est la culpabilité de tes pères qui pèse sur toi, ou celle de l’étranger ou la tienne propre, n’essaie pas d’atténuer, d’embellir ou d’élever les choses. Sois ce que tu as toujours été et, en toi-même, accomplis le meilleur possible. Mais n’oublies pas que dès demain toi et tout cet univers périront et que tout redeviendra autrement. Tu charries un lourd héritage, eh bien soit ! Débarrasses-t’en. Tes enfants te feront grâce de n’être point l’enfant de tes parents. Ne gruges pas ton destin. Aimes-le. Suis le destin. Quand bien même il te guiderait vers la mort. En toute tranquillité ! A travers toutes les souffrances de notre moi humain tu finiras par aboutir au firmament de ton être même. Aboutir en ton peuple éternel.

L’âme humaine prie, aime, croit, rêve, construit…en raison de je ne sais quelle banale et commune sorte de « refoulement », de « compensation », de « surcompensation », de « sublimation » de « besoin d’équilibre » et de « réaction à un état de manque ».

 

Le langage tue trois personnes : celle qui rapporte la rumeur, celle qui l’écoute et celle qui la répète. D’où l’ambition de réparer le monde, mission universelle, pour le bien de tous. D’où l’idée que la nature ne mérite pas un respect absolu, car il faut lui préférer les œuvres humaines.

Pour le judaïsme, le scandale n’est pas la richesse, mais la pauvreté. Certes, la richesse est une bénédiction si elle est le résultat d’une création. Mais elle devient un scandale si elle est acquise en exploitant ou en humiliant les pauvres ; et la pratique religieuse elle-même est le pire des péchés si elle n’est pas l’expression d’une foi sincère.

 

Autrement dit, pour toute personne, juive ou non, le plus important n’est pas ce qu’elle reçoit, mais ce qu’elle transmet. Le jugement coulera comme de l’eau, et la justice comme un torrent intarissable. L’âme possède cinq dimensions (esprit, souffle, âme, vie, union) qui se réincarnent séparément.

On y découvre d’abord la fringale de découvrir et la joie d’apprendre : fort peu d’autres commentaires religieux, dans toutes les religions, font ainsi une apologie aussi jubilatoire des ponts entre les savoirs, des analogies, et des invariants. Cet autre résumé du judaïsme : « Pour exister, le monde a besoin de la loi, de la pratique et de la justice. »

 

Rien veut dire, que l’on n’est plus rien quand les pulsions dominent. Imbécile signifie que, quand le cœur domine l’intelligence, l’homme devient bête. Parce que la vie doit être vécue dans sa plénitude. Il faut être heureux pour rendre heureux, il faut rendre heureux pour être heureux. 

 

Le Judaïsme est une façon de penser : Comme les Upanishad, comme les récits cosmogoniques des Amérindiens, comme la mythologie grecque et bien d’autres textes sacrés, le judaïsme est d’abord une mise en question de la condition humaine, une interrogation sur la nature du temps, de la matière, de l’esprit, et sur les conditions de la création de l’Univers.

Mais à la différence de beaucoup d’autres cosmogonies, il n’est pas un dogme : il est une interrogation, non une réponse. D’où l’obsession juive de douter, de ne jamais se contenter d’une affirmation, même du plus lettrés des rabbis ; de toujours discuter, fût-ce avec Dieu ; de refuser de ne lire la Bible qu’au premier degré, mais d’y chercher sans cesse des messages secrets. Avec, chaque fois, une réponse derrière toute question, une question derrière toute réponse. D’ailleurs, dans le Talmud, personne n’a jamais le dernier mot ; toute question reste ouverte et renvoie à une autre, à l’infini, sans qu’aucune interprétation ne l’emporte jamais sur les autres.

 

Le judaïsme participe à la mise au point de la méthode scientifique, il rejoint la pratique du chercheur scientifique qui recherche l’abstraction derrière l’expérience. D’où la relation naturelle, dans le judaïsme, entre la réflexion philosophique et le doute scientifique, entre la métaphore et la vérité, entre la foi et la raison.

 

Le judaïsme est histoire, d’abord mythologique : le judaïsme ne se réduit donc pas à une foi. Bien des juifs sont d’ailleurs devenus athées sans cesser pour autant d’être profondément juifs. Même si le judaïsme commence par l’histoire du rapport batailleur d’un peuple avec son dieu.

Chagrin : parce qu’aucun mot n’est à la mesure de son chagrin. Aaron, par son silence, explique enfin qu’il n’est pas à notre portée de comprendre les chagrins indicibles et les malheurs injustes ; il fait comprendre que le chagrin est consubstantiel à la nature et à l’amour humain ; qu’aimer un être précaire, c’est se condamner à souffrir un jour, en silence, de la perte de l’aimé. Rien de plus révolutionnaire que ce silence. Le silence est le cri le plus puissant du monde ( rabbi de Guer). Le comble de la bêtise, c’est de parler quand on n’a rien à dire. Le comble de l’intelligence, c’est de se taire quand on a quelque chose à dire.(rabbi Zeev de Strikov).


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