@phan
4ème partie
D’une part, prier ne consiste pas à s’adresser à un Dieu lointain pour obtenir quelque chose de lui, mais à faire le silence pour écouter : « écouter les autres pour mieux les comprendre ; et surtout s’écouter soi-même. « Ecoute » constitue donc le meilleur résumé de tout ce que la psychanalyse essayera de dire, bien plus tard, sur des dizaines de milliers de pages : c’est en toi qu’est la guérison ; prends conseil du meilleur de toi-même.
D’autre part, l’essentiel de la transmission se fait oralement. La Torah est à interpréter par chacun à 4 niveaux : littéral, allusif, homilétique (c’est-à-dire fondé sur l’investigation, au-delà du sens premier) et mystique. La foi et la raison sont nécessairement compatibles, toutes deux étant des créations divines.
Nomades, les juifs adorent voyager léger ; ils aiment donc les synthèses. L’obsession d’être accepté dans le monde des autres sans perdre le sien.
Méfie-toi de tes désirs. Car tout s’y retrouve : le désir conduit à adorer toute divinité qui peut promettre de le satisfaire, et à convoiter tout ce qui à autrui. Il conduit à la rivalité des dieux et des hommes, donc à la violence. L’envie, la luxure et l’ambition font sortir l’homme du monde.(Avot, 4, 21). Qui fixe les yeux sur ce qui n’est pas sien perdra aussi ce qui est sien. (Sotah, 9a). Il faut donc orienter le désir vers ce qui n’est pas destructeur : vers l’amour. A la différence du désir, l’amour n’est, en effet, pas narcissique.
Dans la Bible, le désert est lieu de purification, d’autonomie, d’apprentissage de la liberté, de découverte de soi. La tradition juive dit d’ailleurs qu’un otage libéré doit aller passer un long moment dans un désert pour y réapprendre la pratique de la liberté. A l’inverse, le désert, pour ceux qui le supportent mal, est lieu de l’exil, de la mort, du néant ; il est le labyrinthe parfait où le désespoir vient vite et où la foi est mise à rude épreuve. Il est aussi un lieu d’où il devient impossible de revenir sur ses pas et où le passé s’efface.
Le lieu de la transgression et du repentir, l’une et l’autre fondements de la maturité, qu’il ne faudra jamais oublier, une fois devenu sédentaire. C’est encore le lieu d’apprentissage de la vie en société, où l’on découvre qu’on a besoin des autres pour voyager : nul n’a survécu seul à la traversée d’un désert.
Sept principes, encore valables pour toute diaspora : 1. Ne jamais vivre seul ; 2. N’avoir que des biens mobiles, et d’abord du savoir ; 3. Transmettre ce savoir aux générations suivantes et aux peuples alentour ; 4. Maintenir par tribunaux une doctrine commune à toutes les communautés du monde ; 5. Aider au bonheur des autres ; 6. Se tenir aux aguets, sans cesse prêt au départ ; 7. Rester ouvert aux apports des autres sans pour autant être explicitement prosélyte.
Nahman de Bratslav : 40 ans avant Marx - la théorie de l’aliénation : nul n’est vraiment libre s’il est prisonnier de son travail ; nul n’est misérable s’il ne se résigne à l’être ; nul n’est vraiment riche s’il ne bénéficie pas de l’asservissement des autres. Il fait aussi, deux siècles avant notre temps, la description de la globalisation qui détruit l’environnement et réduit l’homme à l’argent qu’il possède et qui le possède. N’aie pas peur de tes ennemis. Ce qui sous-entend qu’il faut être capable de les identifier. Et aussi qu’il faut surtout redouter ceux qui ne sont pas nos ennemis.
Parce qu’une grande sagesse s’accompagne de beaucoup d’indignation, et parce que plus on a de savoir, plus on a de peine. Chaque homme doit s’efforcer de trouver la sagesse en suivant l’essence de son être. Selon la loi juive, la meilleure forme de charité consiste à faire en sorte que le nécessiteux finisse par pouvoir s’en passer.
A travers les sages et sa propre réflexion, l’étoile jaune de l’infamie devient, après la guerre, une étoile lumineuse de transmission du judaïsme.
Rachi en parlant du peuple juif : On vous accusera d’être des voleurs, d’avoir conquis la Terre par la force. Il faudra répondre que c’est Dieu qui décide à qui il faut donner la Terre. Etrange prémonition : les Juifs en seront accusés avant la fin du XX siècle…
L’éthique vise à chercher la joie dans la raison et dans l’amour de Dieu, c’est-à-dire de la Nature ; elle doit permettre d’utiliser la capacité à raisonner plus qu’à imaginer. Il n’y a pas de Mal ; il n’y a que de la faiblesse. Toute erreur n’est que le résultat d’une connaissance incomplète des faits.
La pire des passions est le désir de gloire : au contraire de toutes les autres, ce désir ne peut que croître en se satisfaisant, et il ne peut que perdre celui qui n’y a plus accès. Il faut la fuir absolument.
Vendre une perle que vous avez à quelqu’un qui en a envie, ce n’est pas faire des affaires ; mais vendre une perle que vous n’avez pas à quelqu’un qui n’en veut pas, voilà ce qui s’appelle faire des affaires.
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