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Commentaire de simazou

sur Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d'homicide, est la norme


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simazou 11 janvier 2017 18:24

@phan
5ème partie

Que valent nos textes s’ils ne nous permettent pas, comme la philosophie grecque, de comprendre l’Univers. A quoi sert le Mal ? A créer les conditions de l’émergence du Bien. Il faut donc se réjouir de tous les événements, même les pires. Tel est le rôle du Mal : créer les conditions du Bien. Et le rôle de la transgression est de créer les conditions du repentir.

 

Le juif reste au-dehors. Durant des siècles son groupe ethnique a été un petit lac silencieux exposé au risque de finir dans un marécage. Auprès de lui nul autre que ses défunts. Nul territoire qui consentît à le supporter, nul qui voulût clamer son innocence ; aucune culture n’était vraiment sienne tandis que son seul héros était celui qui voulait bien le tolérer.

Nous tous citons volontiers la belle formule : « Heureux celui qui se remémore ses aïeux dans la joie ». Mais que peut bien faire un enfant qui a honte de ses ancêtres alors que ceux-ci, sans avoir mal agi et après avoir donné le meilleur d’eux-mêmes, l’ont précipité dans l’existence comme par hasard, lui, leur petit-enfant ?Assailli de vulgarité et de déficiences, un tel enfant dépense ses maigres forces à vouloir briser des chaînes indestructibles.

On nous prêche toujours la « communauté » alors qu’on devrait nous enseigner la solitude. Car la communauté est ce que tout un chacun recherche alors que la solitude demeure l’apanage de quelques uns. Un homme peut parfois, sa vie durant, détester du plus profond de lui-même la communauté qui l’a vu naître et qui l’a élevé, mais il lui est parfaitement impossible de séparer son propre destin de celui du groupe.

 

La loi du pays est la loi. Depuis toujours, l’enseignement des sages présente la paix comme l’un de trois piliers qui soutiennent le monde, les deux autres étant la justice et la vérité.

Quand ton ennemi tombe, ne te réjouis pas ; quand il s’effondre, que ton cœur n’exulte pas, de peur que le Seigneur ne le voit et qu’à ses yeux cela soit condamnable..(Livres des Proverbes XXIV, 17). Aucun parent israélien, aucun parent juif de par le monde, n’est monté sur le toit de sa maison pour crier sa joie pendant les bombardements de Gaza. Au contraire chaque Juif a souffert avec les palestiniens.

Tel est le destin des Juifs : l’un pèche et tous souffrent (Lévitique Raba 4:6). Parce qu’ils sont une minorité, les Juifs sont souvent identifiés aux plus mauvais d’entre eux. Ainsi, les antisémites, qui étaient aussi anticommunistes, remarquaient invariablement que Karl Marx était juif, bien que converti au christianisme, bâti sur les principes marxistes, était tout aussi antisémite.

On doit toujours se considérer comme en équilibre entre ses fautes et ses mérites. L’humanité est jugée selon ce que vaut la majorité de ses membres, et l’individu selon la nature de la majorité de ses actions.(Eléazar ben Simon)

A la lumière de certains passages du Talmud, il n’est pas étonnant que les Juifs soient devenus un peuple accablé par le sentiment de culpabilité ! Ne te sépare pas de la communauté (Pirkei Avot, 2:4). Cela est une critique implicite des Juifs qui croient pouvoir se tenir à distances des problèmes auxquels sont confrontés les autres Juifs.

 

Du point de vue du judaïsme, que chaque vie humaine soit dotée d’une valeur suprême a de nombreuses implications. Mais cela signifie d’abord que celui qui tue un innocent commet le plus grave des crimes : tuer dix personnes de plus augmente la dimension du crime, mais pas sa gravité. Cet enseignement a aussi des implications sociales, politiques et économiques.

 

Mais nous connaissons moins bien la première source des sentiments qui ont conduits un autre petit peuple, entouré de nations d’un esprit différent, et sans cesse opprimé, à tenter de résoudre le problème de l’unité du gouvernement moral du monde, à chercher les sanctions du bien et du mal, à rapporter tout mal au péché, à imaginer un ordre terrestre accompli de justice et de charité. La religion non pas dans le sens universel défini plus haut, qui comprend les théologies et les cultes des gentils, mais telle que nous la comprenons aujourd’hui et qu’elle s’est posée en les Ecritures. (Charles Renouvier, philosophe 1812-1903)

 

On ne guérit jamais de son enfance, a écrit François Mauriac, qui s’y connaissait.

 

Les sages ont dit : Aimez le travail, détestez l’autorité et la gloriole et ne vous acoquinez pas avec le pouvoir. Soyez prudents envers le Pouvoir, car il se rend proche de vous que s’il en a besoin ; ces gens ont l’air de vous aimer quand ça les arrange, mais ils ne demeureront pas à vos côtés à l’heure de l’infortune. (Maximes des pères)

 

AM ISRAËL HAÏ

 

Sim Azou

 


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