Bonsoir Fergus,
1) Sarkozy en cas de vote des militants, oui. En cas de « tambouille d’arrière-cuisine », non. L’agité s’était fait trop d’ennemis dans son propre camp. Quoi qu’il en soit, concédez-moi ce point, ce n’est pas le même candidat qui aurait émergé. La primaire a bel et bien changé les choses, permettant au pire ringard possible de décrocher le gros lot.
2) Quand des gens ont une mystique commune, des objets sacrés et qu’ils se baptisent « frères », excluant de fait le reste de l’humanité de leur groupe, ils se comportent comme les membres d’une secte. Je trouve ça incompatible avec un véritable engagement à gauche. Mais bon, ça ne m’empêche pas de dormir non plus.
3) Je constate que vous avez changé d’avis, et je vous en félicite. Après l’élection de Hollande, vous pensiez qu’il ne pourrait rien faire contre le pacte budgétaire et le reste. D’ailleurs, il me semble me souvenir de deux ou trois échanges vifs mais courtois entre nous.... Aujourd’hui, vous parlez du poids de la France et reprenez l’argument de Mélenchon sur la 6ème économie. L’ennui, c’est que Mme Merkel et sa bande se contrefoutent de notre PIB et du reste. Ces gens sont en train de construire un cauchemar fédéraliste (certains mauvais esprits, dont je suis, parleraient d’un nouveau Reich) et ils ne s’arrêtent pas à des détails pareils. Sinon, pensez-vous que Merkel détruirait son propre pays comme elle s’acharne à le faire ? Pour qui connaît un peu l’Allemagne, la dégradation est ahurissante (niveau de vie, infrastructures, inégalités) et c’est loin d’être terminé. Sans espoir que ça change, puisque le SPD préfère gouverner avec la CDU qu’avec Die Linke et ce qui reste des Verts. Si Mélenchon négocie, il se fera enfumer de commissions en sous-commissions ( sans oublier les entités qui n’ont pas de règles à respecter parce qu’elles n’existent pas, voir la sortie de Schauble à Varoufakis) et il aura achevé son quinquennat avant d’avoir obtenu le commencement d’une réponse.
En réalité, la force de la France, c’est d’être contributrice directe à l’UE. Même si c’est une jungle bureaucratique complexe, ça revient à dire que nous ne vivons pas sous perfusion et que nous pouvons « sortir » sans sommations et en un clin d’œil. Et l’Euro, me direz-vous ? C’est un problème, et la preuve qu’il n’aurait pas fallu y entrer. Cela dit, je refuse de croire qu’il n’existe aucune solution technique, et le PG, par exemple, a eu au bas mot cinq ans pour y réfléchir...
En guise de conclusion, je rappellerais (de mémoire) une phrase de l’ineffable Varoufakis : « L’Euro, il n’aurait pas fallu y entrer, mais on ne peut pas en sortir ». S’il a raison, cessons tous de faire de la politique, concentrons-nous sur la pêche à la ligne et implorons le ciel que la France ne connaisse jamais un désastre comparable à celui que ce triste sire et son complice ont fait subir à la Grèce.