@Olivier Perriet
Votre problème, c’est que vos connaissances se limitent à l’histoire contemporaine et encore, il y a des lacunes.
La Russie s’est effectivement taillé un empire mais plutôt à l’est où elle n’a quasi pas rencontré de résistance significative. Cette conquête de l’Est (jusqu’au Pacifique) est à mettre en parallèle avec la conquête de l’Ouest des Etats-Unis qui se passait à la même époque.
En revanche, à l’ouest, la Russie a subi de nombreuses agressions : je ne citerai que la Pologne, la Lituanie, la Turquie, la Suède, l’Angleterre, l’Allemagne ou la France (campagne de Russie de Napoléon et guerre de Crimée).
Ce n’est qu’après la défaite de Napoléon que la Russie a pu stabiliser ses frontières à l’ouest.
L’empire rassemblait alors tous les slaves orthodoxes de l’Est plus les Pays baltes et une partie de la Pologne démembrée.
Alors, la perte récente des Pays baltes ou de la Pologne n’est pas important pour la Russie mais il n’en est pas de même de l’Ukraine qui, à part l’extrême ouest, fait partie du monde orthodoxe slave.
Quand on connait l’histoire de la Russie, on sait qu’elle ne permettra jamais que l’Ukraine devienne une base qui accueillerait des troupes hostiles à la Russie, quel que soit le prix à payer, que ce soit avec ou sans Poutine ou que ce soit au prix d’une guerre même nucléaire.
J’ai beaucoup voyagé en Ukraine avant l’Euromaïden et jamais la Russie n’était considérée comme ennemie. C’est à cause de l’influence des Etats-Unis, de la Pologne et de l’Allemagne qu’une grande partie de la population a commencé à vouloir prendre ses distances de la Russie.
J’ai gardé des amis en Ukraine qui sont presque tous devenus nationalistes et anti-Poutine à mort.
Pour le moment, la propagande antirusse bat son plein mais le temps joue en faveur de la Russie parce que sans le débouché russe, l’économie et le niveau de vie s’effondre dans le pays et l’UE n’est pas prête à investir plus de 100 milliards d’euros pour sauver la situation.
Sauf démembrement de l’Ukraine sur le modèle Yougoslave, la Russie deviendra inévitablement l’unique recours pour sauver ce qui restera de l’économie ukrainienne.
Alors, le problème n’est pas d’être groupie mais plutôt d’être conscient du danger mortel de cette situation pour l’Europe. Ceux qui tirent les ficelles se trouvent à 10.000 kilomètres et pour eux, un confit nucléaire en Europe est aussi exotique que des bombes atomiques sur le Japon.
Voyez le peu de cas qu’Obama faisait de la Russie et le mépris avec lequel Trump traite l’Europe.
Si l’UE et l’Europe en général veulent survivre, elles doivent prendre leurs intérêts en main dans le respect des intérêts vitaux de la Russie.