Ainsi les citoyens non-juifs de l’état juif sont considérés comme moins
propriétaires que les juifs de l’état dont ils sont pourtant citoyens et
dont ils ont la nationalité. Les arabes ne sont-ils pas 20% de la
population israélienne ? Quand on parle d’état juif, on leur dit que cet état n’est pas le leur, qu’il est seulement celui des juifs. Ils ne l’accepteront jamais.
@jadevo
Vous vous perdez dans de fausses subtilités. Quand un étranger arrive en France, il est dans un pays qui n’est pas le sien mais qui le deviendra s’il en respecte les lois et veut devenir un citoyen français à part entière. S’il n’est pas chrétien, on s’en fout, et je ne sache pas qu’on fasse beaucoup d’efforts en Israël pour obtenir du citoyen arabe qu’il se convertisse au judaïsme. Il peut toujours essayer, mais ce sera une sacrée galère ! On les prend donc tels qu’ils sont pourvu qu’ils ne se comportent pas en terroristes. Chaque état a ses traditions et ses spécificités. En israël, il n’y a jamais eu, comme chez nous, une constitution. Il y a, comme en Angleterre (qui, de surcroît est une monarchie !), des « lois fondamentales », lesquelles n’empêchent pas plus à Jérusalem qu’à Londres un fonctionnement parfaitement démocratique.
Je sens que vous allez bientôt m’expliquer, comme beaucoup d’ignorants, qu’Israël serait une théocratie ! Ben Gourion et beaucoup de fondateurs de la démocratie israélienne n’étaient pas énormément travaillés par le mysticisme, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais s’ils ont accordé une place à un judaïsme qui garde encore certaines prérogatives (de plus en plus contestées), touchant en particulier au mariage et au divorce, c’est parce que l’identité même du peuple juif, sans la tradition hébraïque, se serait dissoute durant tant de siècles où l’on aura sans cesse répété rituellement : « L’an prochain à Jérusalem ». Rien qui ressemble donc aux prétentions de l’islam à organiser autoritairement la vie des citoyens. Les orthodoxes essaient bien de faire prévaloir des principes d’un autre temps, comme le font en France les chrétiens intégristes, mais chacun est libre de s’asseoir dessus, en particulier à Tel-Aviv.
Si on ne peut pas supporter de vivre dans « l’état des Juifs », on peut toujours aller voir ailleurs. Si on vit en France et si on veut être polygame, si on ne supporte pas que son épouse sorte de la maison sans être empaquetée des pieds à la tête, voire accompagnée, on n’est pas non plus obligé d’y rester. Mais les Arabes qui sont citoyens israéliens, même si beaucoup ne cessent de râler, n’échangeraient évidemment pas leur sort pour aller vivre à Gaza ou en Syrie, ou même dans les territoires gérés par l’Autorité palestinienne : ils auraient tout à y perdre.