@Triplette de Sionville
Morin survit tant bien que mal à la réputation de sociologue qu’il s’était fait faite à partir d’un certain nombre de concepts intéréssants, comme celui de complexité, mais il s’est définitivement discrédité ces dernières années, en acceptant de pédaler en tandem dans la pire choucroute avec un vieux Hessel gâteux au point de considérer que l’occupation, en France, « exception faite des assassinats », d’un certain nombre d’exactions et des « vols d’oeuvres d’art », avait été « relativement inoffensive ». Il avait déclaré ça, de surcroît, dans un journal allemand. Je cite de mémoire, mais si vous tapez dans Google « Hessel - occupation inoffensive », vous trouverez immédiatement le texte incriminé. C’est aux fusillés ou à ceux qui se sont retrouvés à Auschwitz qu’il faudrait demander si l’occupation nazie a bien été « inoffensive ».
Morin, lui-même d’origine séfarade, représente bien tout un courant qu’on trouve encore assez répandu dans la gauche israélienne, héritier d’un certain idéalisme de Martin Buber, et qui n’a jamais vraiment eu les pieds sur terre. Ces gens-là causent le plus grand tort à leur pays : les critiques insensées d’Israël qu’on trouvera dans des journaux comme Le Monde et même aujourd’hui dans le Figaro, n’ont même pas été pensées par leurs auteurs qui sont trop peu informés de la situation dans le pays et se contentent souvent de recopier presque mot pour mot ce qu’ils trouvent dans l’édition anglaise de Haaretz. Ce sont là les effets pervers de la liberté démocratique.
En tout cas, des gens comme Morin ou Sallenave (qui aura tout fait pour empêcher que Finkielkraut entre à l’Académie) ne sont certainement pas des auteurs dont on puisse se servir pour éclairer les débat dont il était question à la suite de cet article. Morin, c’est la dhimmitude, et moi je préfère le « peuple fier et dominateur » dont parlait De Gaulle après la guerre des six jours, dans une phrase bien emberlificotée dont je me suis longtemps demandé si elle était antisémite. Elle l’est, et c’est bien fâcheux : les conséquences en auront été abominables du côté des crétins du Quai d’Orsay, et elles se prolongent encore.