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Commentaire de Philippe VERGNES

sur Affaire Jacqueline Sauvage : le syndrome de la femme (ou de l'homme) battue


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Philippe VERGNES 20 janvier 2017 08:53

@ alanhorus,


Encore une fois, il faut s’en remettre aux audiences du procès. Les « qu’en dira-t-on » et les « on-dit » ne m’intéresse pas. Je vous livre ici le témoignage de l’une des ex-compagnes de Pascal Marot qui a été entendue au premier procès, le lundi 24 octobre 2014, entre 18h53 et 19h37 :

Un témoin fait son entrée dans le tribunal. Elle a été la compagne de Pascal Marot.
« Il n’y a pas eu de problème avec Madame Sauvage. C’était plus compliqué avec le père de Pascal. »
A la barre, la femme fait état d’un épisode passé, où le couple a été contacté en pleine nuit après avoir été prévenu que le père de Pascal « courait après sa mère avec un fusil à la main ».
« J’ai été progressivement acceptée par le père de Pascal lorsque je lui ai donné une petite fille puis un petit fils »
C’est désormais avec des sanglots dans la voix que la femme parle de Jacqueline. Elle l’appelle « mamie’ avec affection... « C’est malheureux que ça soit elle qui ai fait ça »
« Je ne peux pas dire que j’ai vu des choses, de la violence physique... J’en ai beaucoup entendu parler par Pascal... »
La présidente : « Comment expliquer que Pascal n’ai jamais dénoncé cette violence ? »
Le témoin : « Pascal avait peur, son père s’en prenait à tout le monde avec violence. »
« C’est à cause de ce climat de violence que je me suis séparée de Pascal. Il était violent avec moi. »
La présidente : « On a affaire à cinq adultes, qui restent sous la coupe d’un bourreau. Comment est-ce-que vous l’expliquez ? »
Le témoin : « C’est un engrenage... Quand on est dedans... Je sais pas... J’ai réussi à partir. Mais je n’étais pas à la place de mamie. Elle était mariée avec Norbert. Je pense qu’elle l’aimait quand même, malgré tout ce qu’elle a subi »
Le témoin : « L’alcool... Pascal voulait suivre son père. C’était un whisky, deux whisky... C’est avec l’alcool que la violence a commencé. »
« Mamie était là pour apaiser les tensions »
La voix déformée par l’émotion, le témoin poursuit : « Il y a six/sept ans... Il est tombé malade... On aurait dû se remettre ensemble avec Pascal... Il avait complètement changé. On se voyait tous les huit jours. Chaque fois qu’il avait besoin. Il ne buvait plus, mais avait toujours son impulsivité. »
Avocate générale : « Vous avez vécu pendant six mois à côté de chez Jacqueline et Norbert Sauvage. Vous n’avez pas vu de violences ou de traces de coups sur celle que vous appelez “mamie” ? »
Le témoin : « Non »
Avocate générale : « Avez-vous eu connaissance du fait que Norbert Marot ai pu abuser de ses filles ? »
Le témoin : « Très peu de temps avant le drame. Je ne savais pas exactement de quoi il était question. Pascal l’a évoqué. Si personne n’a causé, c’était pour mamie. »
Avocat de la défense : « Quelle a été la cause de la décision prise par Pascal de se suicider ? »
Le témoin : « Il a ouvert les yeux sur tout ce qui se passait, par rapport à tout ce qu’il a subi et fait subir. Ça a été un gros choc pour lui. Je ne suis pas arrivée assez vite pour lui. »
Avocat de la défense : « Aviez-vous peur de Pascal ? »
Le témoin : « Non, pas vraiment... Pascal m’a frappé lorsque j’étais enceinte. Ce jour-là j’ai cru que j’allais le tuer, mais ma petite sœur m’a empêché de commettre l’irréparable »
La présidente signale au témoin qu’elle peut disposer. 

A vous de vous faire votre opinion, mais l’admiration que Pascal aurait voué à son père, je ne l’ai retrouvé nulle part. Encore une « marque » de ce qu’il convient de nommer une hypothèse « subjective affective » dans laquelle cette affaire a baignée entraînant par là ce que l’on peut qualifier de « contagion hystérique ».


Quant au suicide proprement dit, l’enquête de gendarmerie n’a émis aucun doute. Par ailleurs, et toujours selon cette enquête, ce suicide aurait eu lieu le matin (et non pas la veille comme on a pu le lire ici ou là) et JS n’était pas au courant au moment du meurtre de son mari. Ce sont les gendarmes qui lui ont appris la nouvelle lors de sa détention.

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