@jadevo
Je ne vois pas grand chose à ajouter ou à retrancher à la définition que Renan donnait dans sa conférence de 1882 : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis ».
Lorsqu’on parle de patrie, en général, c’est plutôt au territoire qu’on pense. L’expression « patrie en danger », qui fut si souvent employée dès la révolution, évoque les menaces aux frontières, le risque ou la réalité d’une invasion, mais dans bien des cas, et lorsqu’on n’est pas dans la perspective d’un nationalisme expansionniste et belliqueux comme le fut celui du IIIe Reich ou comme l’est encore celui de l’Iran actuel, les deux notions sont à peu près, sinon équivalentes, du moins complémentaires.
Vous écrivez :" J’ai un certain attachement à la nation comme cadre politique. Le
nationalisme par contre ne m’intéresse pas : il suppose qu’à l’intérieur
de la nation tout le monde aurait les mêmes intérêts ce qui n’est pas
le cas.« Or, si tout le monde n’a pas les mêmes intérêts à l’intérieur de la nation, si tout le monde n’est pas intéressé à la question de faire subsister ce quelque chose qui est commun par delà les différences et que définit fort bien Renan, il n’y a plus aucune raison d’utiliser le mot »nation« . Le pays est déjà devenu, comme dirait Tertullien définissant le cadavre, »un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue« .
Au reste, vous faites apparemment partie de ces Français malgré eux que j’évoquais dans une intervention précédente à propos des islamo-gauchistes, lesquels ne voient même plus ce que c’est que leur propre pays et ce qu’ils auraient à y faire. Un Trump veut redonner à l’Amérique sa grandeur et il a raison. Vous, en parfait défaitiste, vous habitez un pays dont vous méprisez jusqu’à la culture ; ça vous embête qu’on parle de Descartes, comme ça vous embêtera probablement qu’on cite Renan. Vous préférez être l’habitant d’une sorte de poubelle remplie des détritus que le vent apporte. Vous écrivez : »La France n’est plus grand-chose [...], elle n’est et ne sera plus qu’un
prestataire de services". On peu difficilement aller plus loin dans le misérabilisme !