Je suis particulièrement sensible à l’exemple de la ruche. La connaissance affinée du microcosme qu’elle représente et des conséquences précises qu’elle subit suite à l’agression des molécules chimiques que l’homme répand sur son biotope permet, en l’occurrence, une meilleure valorisation de l’exemple qui en est fait dans ton commentaire.
Arbitrairement, je classe les conséquences du contact des abeilles avec les molécules utilisées dans l’agrochimie (notamment...) en trois ordres :
1-) dose létale :
– les abeilles entrent en contact direct lors du butinage avec un poison et meurent sans pouvoir retourner à leur ruche. La population de la ruche diminue jusqu’à l’extinction par manque de butineuses.
2–) doses sub-létales :
– dans certains cas, les abeilles parviennent à rentrer à la ruche en transportant leur butin contaminé (pollen, nectar, eau,...) et empoisonnent une partie ou la totalité de la population qui finit par disparaître, quelquefois avec un effet retard dû au stockage de certaines provisions (miel, pollen...) en vue de leur utilisation ultérieure.
Il peut se produire, à la fois un empoisonnement direct immédiat ou différé dans le temps (ce qui correspond à un empoisonnement par dose létale comme signifié en 1–), mais également une perturbation de l’organisation sociale par la diffusion de doses sub-létales qui tuent aussi sûrement une ruche que l’empoisonnement par des doses létales car, socialement désorganisée, la ruche ne meurt pas d’un empoisonnement direct mais d’une perturbation de la société-ruche par incohérence ou disparition des liens sociaux vitaux.
3–) L’exposition des abeilles et de la société-ruche à des doses sub-létales ou non directement létales de multiples molécules (dont certains perturbateurs endocriniens...) et les interactions innombrables entre ses molécules provoquent également :
– des anomalies génétique sur les mâles (fécondateurs...) et sur les reines (pondeuses...) qui transmettent des faiblesses de toutes natures à leur descendance : inaptitudes socio-comportementales ou/et anomalies dans les capacités à exploiter le biotope pour survivre...
– des malformations de l’appareil reproducteur des mâles et des reines qui ne permettent plus la fécondation des nouvelles reines et l’établissement de nouvelles colonies consécutivement à l’essaimage naturel ou artificiel (l’essaimage artificiel ou dirigé est utilisé par l’apiculteur pour diviser les colonies en vue de multiplier ses ruches)...
Ce dernier type d’atteinte confine l’apiculteur dans un paradoxe mortel car, cherchant à multiplier ses colonies par essaimage artificiel (division...) de ses ruches pour compenser ses pertes de cheptel (jusqu’à 85% par an dans certaines régions depuis plusieurs années...) il prend le risque de multiplier les anomalies génétique qui ont entraîné cette perte de cheptel...
Je pense que nous avons déjà depassé le panneau « TROP TARD ! » (expression de Tall, de mémoire...) bien qu’il me reste un faible espoir (que je veux soumettre à l’occasion à F. Roddier), concernant le cycle de l’eau sur lequel on pourrait éventuellement agir rapidement et de manière contrôlée pour faire endosser par la météo une partie de la dispersion d’énergie qui a conduit l’humanité, à la fois à son apogée et à sa perte, selon le troisième principe de la thermodynamique...