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Commentaire de Christian Labrune

sur Sur le Trocadéro il pleuvait des cordes et les larmes de Marianne


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Christian Labrune Christian Labrune 5 mars 2017 22:06

@Gruni
Le feuilleton de ces présidentielle est des plus surprenants. Je pensais, comme beaucoup ici et même ailleurs, que la manifestation au Trocadéro ne réunirait pas plus de quatre ou cinq mille personnes. J’avais voté Fillon aux primaires, tout en me réservant de m’abstenir à la fin si un certain nombre de points n’étaient pas éclaircis, en particulier sur la politique étrangère concernant la Russie et ses alliés islamo-nazis. L’affaire m’a considérablement refroidi, et il était hors de question que j’allasse au Trocadéro.
Mais tous les premiers dimanches du mois (parce que l’entrée est gratuite !) je passe l’après-midi au musée Guimet. Je sortais donc un peu après quatorze heures du métro Iéna. Il y avait déjà beaucoup de monde dans les voitures, mais il m’aura bien fallu dix minutes pour m’extraire des escaliers où la foule était si dense qu’on ne pouvait pas faire dix pas sans devoir s’arrêter un moment. C’était l’une des quatre sorties possible dans ce quartier où la station Trocadéro était forcément fermée, et j’ai été extrêmement surpris d’une telle affluence.
Vous soulignez les palinodies de Fillon refusant de céder à la rue quand elle s’oppose, et tout à fait prêt à la justifier lorsqu’elle le plébiscite. Bien peu démocratique, tout ça ! Sur d’autres pages, et sans craindre le ridicule, on va jusqu’à parler d’une sorte de putsch fascisant. Cela me rappellerait plutôt, à moi qui suis très vieux, la grande manif gaulienne sur les Champs Elysées en 68, fort surprenante après quelques semaines d’une parfaite chienlit. Fillon n’est certes pas De Gaulle, et De Gaulle, à l’époque, était déjà quelque peu à côté de ses pompes, comme on dit vulgairement. Les choses sont toujours beaucoup plus complexes que ce qu’on essaie d’en dire.
J’écrivais ces derniers jours sur ce site que la raison d’état eût imposé d’étouffer l’affaire Fillon, en raison du danger que représente la montée du FN. Il semble que c’est ce que les gens qui sont allés à cette manif, confusément, ont dû comprendre aussi. Ils n’ont pas plus de sympathie que moi pour un Tartuffe à la morale des plus élastiques, mais ils sentent bien que le ciel se couvre, que les menaces qui pèsent sur le pays sont de plus en plus précises et préoccupantes, et que ce n’est pas la politique de la baudruche Macron ou celle des parfaits crétins de la gauche ou de l’extrême gauche qui pourra y faire face.
En tout cas, après ce véritable plébiscite (les gens que j’ai vus au métro Iéna n’étaient pas des vieillards arrachés aux hospices à qui on avait mis dans la main un petit drapeau) il sera bien difficile aux petits camarades de Fillon, dès demain, de le déboulonner en faveur, par exemple, du copain bordelais des Frères musulmans. Des électeurs qui sont apparemment beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense et qui n’apprécieraient pas du tout, en dépit de sondages auxquels il devient de plus en plus difficile de se fier


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