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L’ESCLAVE MÂLE : ANIMAL, VEGETAL OU MINERAL ?
par Aline d’Arbrant, professeur à l’I.M.E.G.(1) de France
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Les Femmes dominantes, propriétaires d’un ou plusieurs esclaves, ont souvent une vision trop sommaire de la psychologie des mâles qui les servent. Elles ont tendance (mais c’est une réaction très normale dès qu’on commence à prendre l’habitude de la soumission des mâles) à assimiler leur esclave à un objet, à un robot domestique dénué de sensations ou de psychologie. C’est une erreur. Certes, le soumis mâle a une psychologie très rudimentaire qui l’assimile plus à l’animal qu’à l’être humain. On l’éduque comme un âne avec la carotte et le bâton, on le dresse comme l’écuyère dresse son cheval de cirque, on le fait agir par réflexe conditionné comme les chiens de Pavlov... Ceci est parfaitement exact. Cependant son systême de pensée mérite tout de même quelque analyse, aussi brève et succincte soit elle. Nous avons vu dans un autre article (2) que le soumis devait intérioriser les goûts et les idées de sa Maîtresse tout en tentant au maximum de se rapprocher d’elle par l’imagination permanente, et en temps réel, de ses sensations de Femme supérieure dont il ne peut avoir naturellement la moindre idée. Ce dépassement psycho-sensoriel auquel le soumis doit être astreint en permanence pour tendre vers l’idéal féminin, auquel il ne peut bien sûr pas prétendre, peut également être transcendé dans un progressif renoncement cognitif.
Son état hybride, mi-humain mi-animal, est souvent inconfortable pour l’esclave. Son esprit toujours tendu vers les sensations inconnues et hors de son atteinte qu’éprouvent les Femmes supérieures, et sa Maîtresse en particulier, les travaux qu’il effectue quotidiennement pour elle et l’adoration qu’il lui voue en silence, l’aident sans doute à vivre son infériorité naturelle et son destin servile mais, hélas, ne peuvent suffire à lui faire oublier sa profonde inutilité générique.
C’est pour cela que, souvent sous l’impulsion d’une Maîtresse un peu psychologue mais quelquefois par quelque pulsion personnelle, s’enclenche chez l’esclave un véritable processus de réification qui est très loin d’être dommageable, tant pour lui même que pour sa Maîtresse a fortiori.
Il y a, nous semble-t-il, trois grandes étapes à cette intéressante « chosification » du mâle.
La première est en quelque sorte « immobilière ». Le soumis entre dans une maison ou un appartement auquel il va être rivé (au sens figuré, mais aussi souvent au sens propre). Il appartient à la demeure de sa Maîtresse autant qu’à elle-même. Son horizon de vie (laquelle est devenue par nature essentiellement domestique) est limité par ses murs et l’une des tâches principales qu’il doit accomplir est de veiller à la propreté et au rangement de tout ce qui est enfermé entre ses murs. Son identification première avec l’espace immobilier dans lequel il est placé, parfois auquel il est enchaîné définitivement (3), est un premier pas dans le processus de réification du soumis mâle.
La seconde étape est « mobilière ». Le mâle attaché à un lieu, et dont la fonction principale est de veiller à l’entretien de celui-ci et de ce qu’il contient, parfois à cause de la façon dont il est maltraité ou simplement ignoré par la population féminine qu’il doit servir ou, très souvent aussi, grâce à une conscience aiguë et intrinsèque de son infériorité naturelle, sent obscurément qu’il est utilitairement et psychologiquement beaucoup plus proche des meubles de la maison que des Femmes, par trop supérieures à lui, qui y vivent régulièrement.
D’ailleurs, il accepte très facilement (voire apprécie dès les premiers jours de son asservissement !) d’être utilisé longuement comme n’importe lequel des autres meubles de sa Maîtresse (4). Ces autres meubles, qui sont en définitive ses principaux compagnons, peuvent devenir aussi ses rivaux. Un bon soumis utilisé comme repose-pieds par une Femme aura à coeur de rester au moins aussi stable qu’un vulgaire tabouret de bois. Il serait vexé de se voir préférer son compagnon d’essence végétale ! A l’inverse, il se montrera fier de pouvoir, contrairement à son confrère portemanteau, s’avancer jusqu’à celle qui aura suspendu, par exemple, ses vêtements de pluie et son chapeau à ses bras tendus ou sur sa tête.
Peu à peu, cette fonction mobilière du mâle doit prendre le pas sur toutes ses autres fonctions plus animales jusqu’à, par exemple, ne plus croire qu’il est un esclave en train de laver le linge de sa Maîtresse mais bel et bien un lave-linge perfectionné en cours d’utilisation par celle-ci ou une autre Femme sachant le faire fonctionner.
Enfin, fétichisme aidant, l’esclave se met souvent à envier puis jalouser les vêtements ou les sous-vêtements de sa Maîtresse, surtout quand celle-ci lui interdit tout contact direct avec son corps divin de Femme. Pendant la lessive à la main d’un soutien-gorge ou d’une culotte, ou lors du repassage méticuleux d’une robe, le mâle soumis imaginera ce joli linge collé à la peau de sa Maîtresse, frôlant sans cesse son corps et ses formes, s’imprégnant de son parfum et de son odeur intime, tous plaisirs à lui interdits. Aussi appréciera-t-il d’autant plus le choix que la Femme peut faire de choisir un placard comme lieu de remisage de son esclave. Les étages supérieurs de ce placard étant réservés aux vêtements, sous-vêtements ou chaussures de sa Maîtresse, l’étage inférieur affecté au mâle pour ses périodes de repos ou quand sa présence est indésirable dans les pièces résidentielles des Femmes.
Lentement mais inéluctablement, le sujet soumis s’objectivise et devient une chose utile. Le processus de réification est accompli.
Objet « pensant », certes, mais objet tout de même, le mâle gagne à être très rapidement « chosifié » et assimilé au reste du trousseau de sa Maîtresse. Tout y gagne en clarté dans les rapports Femme/mâle (ou Maîtresse/esclave, ce qui revient au même). Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, dit la sagesse populaire. La Femme dominante aura a coeur de faire pénétrer cette maxime dans ce qui sert de cerveau à son esclave, tout en lui faisant bien comprendre qu’il est bel et bien devenu réellement une chose, sa chose, et qu’il doit rester définitivement à sa place de chose, pour laisser vivre les Femmes à leur place de Femmes.
(1) Institut Mixte d’Education Gynarchiste.
(2) Vivre la vie de sa Maîtresse, apprentissage et réussite de la vraie servitude masculine.
(3) Dans le monde futur entièrement gynarchisé que nous souhaitons, pourquoi ne pas donner le statut d’« immobilier » à certains esclaves mâles qui pourraient être cédés, dans les transactions immobilières de particulière à particulière, en même temps que le logement auquel il serait affecté et rivé, comme l’évier, la baignoire ou le trône des toilettes ? Cette mesure présenterait l’avantage d’avoir un esclave toujours parfaitement au courant de l’entretien nécessaire à toutes les parties du logement en cours de cession. Certains appartements pourraient même prendre une certaine valeur immobilière grâce au mâle qui y serait fixé.
(4) Tabouret, lampadaire, table, porte-manteau, etc., les possibilités mobilières d’un mâle sont innombrables...
doc.oluo.fr/carp_soumis/esclavemale.pdf
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