@Alain Renaud
« Elle est une adhésion volontaire de peuples d’ethnie, de culture et d’histoire différentes. »
D’histoire, je ne dirais pas...
Il y a un fait suisse bien avant que la Suisse ne soit un Etat.Dans une lettre au maréchal de Luxembourg du 20 janvier 1763, Rousseau écrit :
"...les Suisses ont aussi tous à peu près les mêmes mœurs, mêlées de
l’imitation des autres peuples et de leur antique simplicité. Ils ont des
manières de vivre qui ne changent point, parce qu’elles tiennent pour ainsi
dire au sol, au climat, aux besoins divers, et qu’en cela les habitants sont
toujours forcés de se conformer à ce que la nature des lieux leur prescrit.
Telle est, par exemple, la distribution de leurs habitations, beaucoup moins
réunies en villes et en bourgs qu’en France, mais éparses et dispersées çà et
là sur le terrain avec beaucoup plus d’égalité. Ainsi, quoique la Suisse soit
en général plus peuplée à proportion que la France, elle a de moins grandes villes et de moins
gros villages : en revanche, on y trouve partout des maisons ; le
village couvre toute la paroisse, et la ville s’étend sur tout le pays. La
Suisse entière est comme une grande ville divisée en treize quartiers, dont les
uns sont sur les vallées, d’autres sur les coteaux, d’autres sur les montagnes.
Genève, Saint-Gall, Neuchâtel sont comme les faubourgs...«
Or Genève, où est né Rousseau, est une République indépendante, Neuchâtel, d’où écrit Rousseau, est une principauté prussienne, et Saint-Gall est un sujet de Zurich. Ce qui démontre bien que les Suisses sont Suisses, en dépit de leur »hétérogénéité, avant la Suisse. Comme, au demeurant, les Allemands étaient Allemands avant l’Allemagne, et les Italiens, Italiens avant l’Italie.