L’article me fait
penser par son étalage de certitudes à certaine chroniqueuse de
RTL, figure mythique s’il en est, qui commençait tous ses billets
par « attendez-vous à savoir » Geneviève Tabouis que
seuls les gens d’un certain âge peuvent connaître.
Il
importait peu à l’auditeur alors encore privé du barnum
audio-visuel qu’elle transformât ses intuitions en certitudes et
que ce qu’elle avait prévu ne se passât point, elle jouissait de
la notoriété que donnait le caractère péremptoire de ses
allégations et personne n’eût eu le mauvais goût de lui rappeler
ses erreurs de diagnostic.
Nous sommes avec l’auteur dans le
même cas de figure.
Chez lui l’hypothèse est un vain
concept.
Mieux, il est dans
la tête de Hollande où il se confronte non au vide comme de
méchants esprits pourraient l’affirmer mais au trop-plein,
trop-plein de manigances, de rouerie, de goût de l’intrigue.
Plutôt que de considérer qu’après tout Hollande et les siens
s’adaptent à une situation qu’ils n’avaient pas prévue :
l’émergence que l’on peut qualifier de surprenante et que l’on
peut déplorer d’Emmanuel Macron et la défaite de Valls et de son
courant lors de primaires organisées pour assurer la victoire du
président et qui ont tourné en eau de boudin avec le ralliement à
Hamon de la majorité des militants qui se sont donné la peine de
participer à cette fumisterie.
Mais au-delà du
fond l’article vise à autre chose : déconsidérer Macron non
sous prétexte de son macronisme qui est un néo-libéralisme trendy mais de son hollandisme non assumé.
Alors
que la situation est tout à fait inverse car c’est Hollande qui,
s’étant macronisé dans ses options économiques, n’a plus pu
trouver les ressources pour se représenter avec un espoir raisonnable de figurer honorablement.
Le démiurge de
cette comédie des Présidentielles ou si l’on veut son mauvais génie, n’est pas celui
que l’on vous désigne, qui d’ailleurs se tient prudemment en
retrait.
Hollande comme
n’importe quel président de la république n’ayant que les
pouvoirs que veut bien lui conférer l’oligarchie n’a pas
davantage celui de travailler en sous main à la perpétuation de son
inaction : Macron est infiniment plus proche de ces puissances
pas si occultes pour leur servir la soupe sans intermédiaire.
Et là on sera d’accord avec l’auteur, le battage médiatique sur sa candidature n’est pas innocent même s’il fait écho à celui qui, depuis des années, installe le FN en position d’arbitre ou de repoussoir commode.