Gagner du fric ? oui.
Mais attention en passant d’un argument à sa conclusion dans votre réthorique : si le but de chacun est peut-être de gagner du fric, je veux bien en convenir, gagner du fric peut se faire sans pour autant faire payer le logiciel que vous participez à développer, ce qui maintient le logiciel gratuit, et ne l’empêche pas d’être utilisable.
Il n’y a pas de contradiction.
Vous avez mal compris les logiciels libres ou bien vous essayez de maintenir un parti-pris en y supposant un argumentaire. Le principe économique est de faire payer les services autour du produit, et pas le produit. C’est réalisable à condition que le produit soit très bon. Les équipes bénévolement constituée s’y investissent. A ce point l’argent ne rentre pas. Mais si le produit marche, et commence à pouvoir capter des finances issues du sponsoring et de l’assistance au produit, chacun peut recevoir sa part et le produit devient rentable. Pour autant, il reste gratuit. Et sa qualité est préservée en ceci que non seulement les développeurs ont tout intérêt à lui faire conserver sa bonne position pour maintenir les rentrées d’argent (la concurrence n’est jamais loin !) mais qu’en plus, son caractère ouvert lui permet d’être en permanence contrôlé et amélioré par d’autres équipes de développement travaillant sur d’autres projets (qu’elles soient bénévoles ou privées). Certains produits sont ainsi devenus des fleurons : Linux, dont le système d’exploitation équipe de nombreuses administrations et de matériels portatifs (à ce sujet, si le logiciel libre n’est pas gratuit quand on l’installe sur un parc important, il reste inférieur aux prix de Windows, y compris en maintenance. Les chiffres sont publics, on peut donc vérifier) ; Apache, qui équipe plus de cinquante pour cent des serveurs web ; Firefox, vingt pour cent de part de marché en Europe ; Samba, Gimp.. Sans compter les innombrables utilitaires, codecs, protocoles, pilotes, langages que cette foison amène à portée de nos clics. Ca fait tout de même deux-trois exemples de logiciels parfaitement libres (gratuits à télécharger, installer, et on peut même se faire aider sur des forums) : vous en cherchiez seulement un pour y croire...
Rapporté à l’industrie automobiles, c’est un peu comme si les garagistes fournissaient des voitures gratuites pour être payé à leur entretien. Et vendre parfois quelques engins de luxe. Ca vous paraitrait moins suspect ?
Vraiment, intéressez-vous à la production de logiciels libres (essayez framasoft.net par exemple) et vous réfléchirez peut-être à deux fois avant d’asséner pareille conclusion.