@Virginie Le Chêne Parlant
« On nous donne un problème. L’élève - tout comme l’enseignant - a peur de « se tromper », de passer pour un « idiot ». »
— > Quand l’enseignant donne un énoncé, il se pose en autorité détentrice de l’énoncé. Le simple fait d’être maître de l’énoncé du problème confère au maître un rôle supérieur intimidant.
(...« on ne veut que : « Du vrai . »).
— > Le vrai et la vérité ne sont pas deux choses identiques. La réponse exacte à une question énoncée ne se confond pas avec la vérité, celle-ci existe surtout dans l’expression de l’élève. D’ailleurs, c’est dans l’expression que l’être exprime la vérité.
Dans la vie réelle, il existe rarement des problèmes dont les énoncés sont déjà posés. Heureusement, car sinon nous serions dans un système d’obéissance totale à une Autorité qui se chargerait à notre place de mâcher les difficultés (le bonheur parfait). Il ne serait exigé de nous que des réponses à des questions toutes prêtes (préparées par l’Autorité) et nulle expression de vérité, nulle autonomie, nulle invention, n’émergerait.
Comme les énoncés n’existent pas tout prêts à l’état de nature, il nous appartient de savoir nous poser les bonnes questions, dont celle que j’ai dite : »où la vérité ne se trouve-t-elle pas ?« En effet, puisque aucune vérité n’existe dans un un état pur ou à l’état simple (1), il nous faut dépouiller les choses : méthode cartésienne (revenir au simple pour aller progressivement vers le complexe), réduction phénoménologique de Husserl, rasoir d’Ockham, etc. Les philosophes ont trouvé diverses méthodes.
(1) J’aime bien citer le théâtre à l’appui de la philo : »La vérité est rarement pure et jamais simple. Sinon la vie moderne
serait profondément ennuyeuse et la littérature moderne tout à fait
impossible" (Algernon dans L’importance d’être constant (1895) d’Oscar Wilde).