Je vous renvoie à la philosophie classique, mère de notre civilisation, mais si loin des idéaux modernes qui en sont la négation : Aristote, St Augustin, St Thomas d’Aquin.
Le mensonge se dispute avec l’orgueil la qualité le 1er mal. En poussant la réflexion, on réalise que le mensonge est une sorte d’orgueil et que l’orgueil se fonde sur le mensonge.
On ne peut construire une pensée claire sur de telles questions avec sa seule intuition ou affectivité. Cela demande un effort, de la lecture de textes et de la modestie, admettant que des siècles de connaissances et des géants de la pensée nous précèdent.
L’affirmation que le mal, sous toutes ses formes, est une réalité en soi, est à la racine des toutes premières hérésies et de la plus récente d’entre elle qui est le courant moderne dans son ensemble.
Il s’agit du manichéisme, qui a donné plus tard la religion albigeoise ou cathare : il existerait un Dieu auteur du bien, qui réside dans l’esprit et un Dieu auteur du mal, qui réside dans la matière.
On retrouve cette opposition chez les hindous et les bouddhistes.
Pour eux, le mal est dans la matière qu’il faut combattre et faire disparaître. Pour les Grecs à partir d’Aristote, chez les Juifs, puis chez les Chrétiens, le monde, esprit et matière, est un bien. Ce qui vient s’opposer à ce bien, le salir, l’endommager, c’est l’action mauvaise. Le mal peut être vu comme une entrave au bien, qui est l’état normal du monde.