Fils d’institutrice en classes maternelles désormais en retraite, j’ai entendu tellement de fois l’autre version. Celle de l’enseigant à qui on demande de s’occuper d’un petit trisomique (oui, avant les troubles autistiques étaient rares), ou encore de faire les injections d’insuline à un enfant diabétique alors que ce n’est pas son rôle. Car, si effectivement les instit ne se sont pas engagés au club Med, ils n’ont pas non plus choisi de torcher des enfants en retard (d’où l’obligation de propreté avant l’entrée en petite section), ou de s’occuper d’handicapés ! On croit rêver... Les métiers du handicap sont des métiers à part entière et au cas où ça échapperait à l’auteur, quelqu’un qui choisi d’être enseignant désire instruire des enfants, leur apprendre à lire, écrire et compter... Les initier aux activités sportives, aux arts plastics etc. Mais certainement pas passer son temps derrière un enfant handicapé dans une classe de 30 marmots. Car évidemment, si l’enseignant doit « stimuler » sans cesse un autiste ou un trisomique, il ne peut se dédoubler pour s’occuper convenablement des 29 autres petits camarades. Ça, ça n’est possible qu’au pays des licornes dans lequel l’auteur désire se réfugier.
Alors, oui c’est dur pour ces parents. Avoir un enfant handicapé c’est un crève coeur, une de ces saloperies dont le bon dieu seul a le secret. Mais il faut accepter que des structures appropriées prennent en charge ces enfants. D’abord parce qu’ils seront mieux pris en charge par un établissement dont c’est la spécialité, mais surtout parce que ce n’est pas à un enseignant qu’on doit demander de le faire ! Car, contrairement à cette attaque mesquine de la part de l’auteur et qui sent bon l’anti-éducation nationale primaire (les profs sont des fainénants s’ils refusent d’abandonner les enfants de leur classe pour s’occuper du votre autiste, c’est bien ça ?), les profs n’ont pas choisi le club med, mais pas non plus l’hopital psychiatrique. Je suis volontairement prococant dans cette dernière phrase...
Bref, la conclusion est toujours la même : les parents refusent le handicap de leur enfant et cherchent désepérement à le laisser à l’école comme un enfant « normal » (vilain mot certes). Mais c’est au détriment de ses petits camarades dont l’instit ne pourra plus s’occuper convenablement, de leur propre enfant qui nécessite des compétences que les instit n’ont pas et de l’instit lui-même, qui contrairement à ce que croit l’auteur, n’est pas un fainéant ayant pu imaginer qu’instruire 30 enfants chaque année c’était comme des vacances au club Med, mais bien quelqu’un qui souhaite transmettre un savoir. Pas torcher les gosses parce que les parents sont laxistes ou que l’enfant a des problèmes et pas non plus « sociabiliser » les enfants, hein. Ça c’est la cour de récré qui s’en charge... Cela me rappelle une anecdote que ma mère m’avait raconté. Alors qu’on supprimait les tobogans et cages à écureil de la cour de récréation pour plus de sécurité (nous autres sommes donc des survivants), au même moment, il devenait de plus en plus courant de voir des gamins se réunir autour d’un camarade pour lui taper dessus et lui filer des coups de pied. Et là je parle de maternelle. Finalement, la violence s’invitait dans l’esprit des enfants au moment où le système prétendait les protéger en leur enlevant leur tobogan... Et bien devinez quoi ? C’est à la même période que souvent des enfants arrivaient le matin sans manteau en hiver et que, quand on leur demandait pourquoi le petit Kevin n’avait pas son blouson par ce froid, les parents répondaient : « parce qu’il n’a pas voulu ». A méditer sur l’évolution des mentalités des parents et du statut de l’enfant roi, considéré comme un petit adulte, trop souvent devant la télé, en manque de repères et gavé de glutamate dans les gateaux, gateaux apero, plats préparés indistriels et confiseries...
Quoiqu’il en soit, les parents d’autistes feraient mieux de se mobiliser contre les responsables de l’état de leurs enfants. Car, je le répète, il y a 30 ans, il y a avait très peu de cas d’autisme, comme il y avait peu de bronciolites asmatiformes, et un enfant diabétique de temps en temps dans une classe de 30. Il y a donc bien quelque chose qui rend nos enfants de plus plus malades, et de plus en plus tôt. Plutôt que de reporter votre désepoir sur le maitre ou la maitresse, cherchez les vrais responsables et montez des collectifs pour les attaquer en justice. Si une star du cinéma américain le fait, c’est que c’est à la portée de tous les cerveaux fonctionnels : ceux qui ne crient pas au complotisme quand on leur avance des preuves... Vous gaspillez votre énergie et surtout tournez votre ressentiment vers les mauvaises personnes. C’est dramatique, car pendant ce temps les fautifs sont bien heureux et de plus en plus riches.
Cherchez : Vaxxed