Cet article - et nombre
d’interventions qui lui font suite-, semble fait pour illustrer de la
manière la plus grotesque et caricaturale les analyses de
Pierre-Angré Taguieff. Je me contenterai de recopier quelques
paragraphes aux pages 43 et suivantes de Une France antijuive ?
- Regards sur la nouvelle configuraton judéophobe. CNRS
éditions, 2015.
Taguieff :
Ce
qui est significatif dans ce qu’il est convenu d’appeler
« l’importation du conflit israélo-palestinien » sans préciser
ce qui est « importé » et qui sont les « importateurs »
(mais aussi quels sont leurs intérêts et leurs stratégies) ,
c’est moins l’importation elle-même que son caractère sélectif.
Car aucun autre conflit, en Syrie, en Algérie, en Tunisie, en Irak,
en Lybie ou en Egypte, aussi sanglant soit-il n’a été importé en
France sous la forme de manifestations violentes s’accompagnant d’une
propagande mensongère massive. Ce qui laisse supposer que ladite
« importation » pourrait s’expliquer avant tout par des
malaises et des antagonismes traversant la société française, dont
elle serait en quelque sorte le symptôme qu’il faudrait dès lors
décrypter. Comme le fait remarquer l’éditorial du Monde daté du 24
juillet 2014, « les conflits arabo-arabes ne font pas descendre
dans la rue, pas plus que les malheurs des chrétiens d’Orient »,
et ce, alors même que le nombre des victimes musulmanes ou
chrétiennes est sans commune mesure avec celui des victimes
palestiniennes. On ne peut que s’interroger sur l’indignation
sélective laissant entendre que les victimes palestiniennes
seraient dotées d’un degré supérieur d’humanité et appelleraient
un surcroît de compassion ou d’indignation. A moins de supposer que
leur ennemi israélien soit perçu comme le seul vrai ennemi, « le
Juif ».
La
propagande palestinienne (relayée par la propalestinienne) procède
en outre à un tri sélectif des images victimaires, qui consiste à
privilégier des images de femmes et d’enfants blessés ou tués au
cours des affrontements armés entre l’armée israélienne et les
brigades islamo-palestiniennes. La mise en sepctacle des « victimes
innncentes » tombées à Gaza fait partie de la propagande
anti-isréalienne du Hamas et de ses relais internationaux. C’est
pourquoi les stratèges islamistes font tout pour dissuader la
population civile des quartiers de Gaza visés par des frappes
isréaliennes de s’en éloigner, alors même que Tsahal inonde ces
quartiers de tracts appelant les civils gazaouis à quitter leurs
maisons ou certain bâtiments (hôpitaux, écoles, mosquées, etc.)
au milieu desquels des groupes terroristes ont installé leurs dépôts
d’armes, leurs lance-roquettes ou leurs centres de commandement. Il
leur faut préserver leur capital de « victimes innocentes »
en alimentant régulièrement les « boucliers humains »
voués à être cyniquement sacrifiés pour la cause, dans le cadre
d’une guerre symbolique mondiale où la victoire appartient à celui
qui occupe le rang de la victime maximale, selon une stratégie bien
rôdée.