Le
deuxième débat entre les 11 candidats à l’élection présidentielle, qui
devait se dérouler le 20 avril sur France 2, n’aura donc pas lieu. Cette
décision a été prise suite aux désistements annoncés, pour des
prétextes divers, de plusieurs des candidats favoris des sondages.
De
quoi ont-ils peur ? Alors qu’aucun d’entre eux n’avait refusé un débat à
5, excluant plus de la moitié des candidats, organisé par TF1 le 20
mars dernier, ils décident de refuser de participer à un débat à 11 qui,
aussi contraignant soit-il, permet à tous les candidats de confronter
leurs propositions dans des conditions relativement égalitaires.
Avant
même le débat à 11 du 4 avril dernier, plusieurs candidats avaient fait
part de leur réticence, voire de leur méfiance, quant à la tenue d’un
second débat. Visiblement, le débat du 4 avril a achevé de les
convaincre.
Il
est vrai que les discussions se sont déroulées dans une ambiance
nettement moins feutrée que lors du débat à 5, et que les autres
candidats ont eu l’occasion non seulement de défendre leurs
propositions, mais aussi d’interpeller directement et de mettre devant
leurs contradictions certains parmi les favoris des sondages, et que ces
derniers ne l’ont guère apprécié.
Nous
regrettons que le second débat n’ait pas lieu, et nous nous étonnons de
l’attitude de ces candidats qui ne cessent pourtant, le reste du temps,
de parler de démocratie et d’égalité. Nous ne pouvons manquer de
relever qu’ils préfèrent accepter les demandes de chaînes privées,
possédées par des grands groupes, plutôt que celles du service public.
Nous
considérons en outre qu’en cédant aux pressions et injonctions des uns
et des autres, France 2 a failli à remplir sa mission de service public
et porte une importante part de responsabilité dans cette annulation.
Nous
acceptons néanmoins, par défaut, la proposition alternative de France 2
: des interviews individuelles de 15 minutes diffusées dans un ordre
fixé par tirage au sort.
NPA Montreuil