Donc tu ne confirmes que ce qui est, et la mort est la fin de l’aventure
humaine sur terre, et le début d’une autre vie et celle-ci est
éternelle.
@Hamed
Ah bon ? « Une autre vie », et « éternelle » par dessus le marché ! Mais d’où tirez-vous ça ?
J’étais au Père-Lachaise, cet après-midi, comme souvent : j’aime bien les cimetières. Il y a beaucoup de noms gravés sur des pierres, mais sous les pierres, quand l’érosion a éventré les tombeaux, je vous assure qu’il ne reste pas grand chose à voir, et même rien du tout. On a beau prêter l’oreille, on entend les oiseaux, mais jamais un rire, jamais la moindre conversation même chuchotée sortant d’une chapelle funéraire. Les morts sont sourds, muets, pas du tout vivants.
Il vous arrive probablement de dormir. Existez-vous pendant le sommeil ? Oui, évidemment, puisque les cellules de votre cervelle continuent à fonctionner, mais vous n’en avez même pas conscience. Pendant les cinq ou six heures de la nuit, vous êtes parfaitement absent à vous-même. La mort ressemble à ça, en pire.
Les gens qui meurent pendant leur sommeil - c’est une mort enviable ! - passent sans transition d’un néant provisoire à un néant définitif et ils ne risquent évidemment pas de s’en rendre compte.
C’est curieux, cette croyance que les choses puissent continuer après la pourriture du corps et de ses organes. Les atomes qui vous constituent sont vieux de 13.8 milliards d’années, certes, mais pendant ces milliards d’années, vous n’avez pas beaucoup existé ; vous n’avez aucun souvenir d’une époque où la terre et la lune, par exemple, n’existaient pas encore. Eh bien, quand nous serons morts, il y aura encore des milliards d’années pendant lesquelles nous serons dans la même situation d’inexistence qu’avant de naître. Sans cerveau, pas de pensée, pas de conscience, rien : un pur néant.