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Commentaire de Spartacus

sur Mélenchon, l'éloquence au service du cœur


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Spartacus Lequidam Spartacus 11 avril 2017 10:36

C’est beau la générosité de ceux qui ne créent rien, vivent de la gamelle de l’état et à charge, qui rêvent de distribuer l’argent des autres. 

Ceux qui souhaitent que chacun vive aux dépens des autres avec le secret espoir personnel de faire partie de la caste étatisée qui sera dans celle qui recevra un peu plus que les autres.

Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’entreprise. A les lire, on doute que les marxistes en connaissent la teneur.

  • Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer.
  • Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux.
  • Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers.

Le courage, pour l’entrepreneur, c’est l’esprit de l’entreprise et le refus de recourir à l’État ; pour le technicien, c’est le refus de transiger avec la qualité ; pour le directeur du personnel ou le directeur d’usine, c’est la défense de la maison ; c’est dans la maison la défense de l’autorité et, avec elle, celle de la discipline et de l’ordre.

Dans la moyenne industrie, il y a beaucoup de patrons qui sont à eux-mêmes, au moins dans une large mesure, leur caissier, leur comptable, leur dessinateur, leur contremaître : et ils ont avec la fatigue du corps, le souci de l’esprit que les ouvriers n’ont que par intervalles. Ils vivent dans un monde de lutte où la solidarité est inconnue.

Jusqu’ici, dans aucun pays, les patrons n’ont pu se concerter pour se mettre à l’abri, au moins dans une large mesure, contre les faillites qui peuvent détruire en un jour la fortune et le crédit d’un industriel. Entre tous les producteurs, c’est la lutte sans merci : pour se disputer la clientèle, ils abaissent jusqu’à la dernière limite dans les années de crise le prix de vente des marchandises, ils descendent même au-dessous des prix de revient, ils sont obligés d’accorder des délais de paiement démesurés qui sont, selon leurs acheteurs, une marge ouverte à la faillite et, s’ils leur survient le moindre revers, le banquier aux aguets veut être payé dans les vingt-quatre heures.

Lorsque les ouvriers accusent les patrons d’être des jouisseurs qui veulent gagner beaucoup d’argent pour s’amuser, ils ne comprennent pas bien l’âme patronale.

Non, en vérité, le patronat, tel que la société actuelle le fait n’est pas une condition enviable. Et ce n’est pas avec les sentiments de colère ou de convoitise que les hommes devraient se regarder les uns les autres, mais avec une sorte de pitié réciproque, qui serait peut-être le prélude de la justice !

Jean JAURES 28 mai 1890


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