"Nous avons établi que l’immigration
ne représentait pas un réel problème ..."
Et vous croyez sérieusement avoir répondu au ras le
bol des gens avec votre « établissement » ?
Il y a plus de cent ans, Gustave Le Bon, un des
pères de la sociologie, avait déjà expliqué que « Les sentiments
se combattent avec des sentiments ou des représentations mentales de
sentiments, jamais avec des raisons. » Aphorismes du temps présent,
1913.
Autant dire que vous ne convainquez que ceux qui
sont déjà convaincus. Les braves Français qui sortent de chez eux le matin, en
se croyant à Kénitra, et qui rentrent chez eux, le soir, en ayant l’impression
d’être à Zougoukbeu, vous envoient leurs meilleurs messages.
Ceux qui ont déjà cédé au white flight pour
échapper à des moeurs, us, coutumes, traditions et comportements, qui ne leur
supportaient pas, font de même. Ils sont peut-être quelques centaines de
milliers. Et ils parlent à leurs parents, amis et connaissances, narrent des
anecdotes plus ou moins croustillantes… Ça fait du monde, qu’il faudrait
essayer de convaincre avec des sentiments ou des représentations mentales de
sentiments.
"La première étape logique
consiste à décourager les départs."
Sur ce point, on est d’accord. Comme quoi
tout arrive, mais ça ne dure pas à propos des moyens. C’est l’actuel secrétaire
général des Nations-Unies, António Guterres qui, alors qu’il était encore
Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, m’a bien
involontairement suggéré une solution radicale, lors d’une déclaration
télévisée.
Il avait alors observé que les clandestins
viennent en Europe pour y trouver une vie meilleure et un avenir. Or, pour qu’ils
ne viennent plus, il suffit de les priver de l’une et de l’autre. Comment faire ?
Et bien, l’une des premières mesures consiste à frapper d’amendes à six
chiffres – ça devrait suffire comme dissuasion -, ceux qui les emploient et les
logent.
On pourrait même offrir, à partir des amendes, des primes pharaoniques –
à l’échelle des revenus dans leurs pays d’origine – aux clandestins qui
balancent leur employeur et/ou leur logeur.
Ensuite de ça, les clandestins impécunieux
seraient regroupés dans des centres d’accueil et d’orientaton (CAO), orientés
en direction des rapatriements, sauf pour la petite minorité des bénéficiaires
du droit d’asile.
On le voit, tout ça n’est, en somme, qu’une question de
volonté politique, qui, assurément, porterait très vite ses fruits, en frappant
les « bonnes » personnes, c’est-à-dire non pas les clandestins eux-mêmes, mais
ceux qui en profitent et - coup de bol - qui sont beaucoup plus facilement identifiables.