@Robert Branche
Il faut vraiment être accroc à la came néolibérale pour prendre comme une évidence l’association « fragilité de l’économie française » et « niveau de prélèvement, importance de la dépense publique ». Comme si cette dépense n’était pas la condition même de la stabilité et de la richesse d’une économie : supprimez les financements publics pour les routes, les écoles, les hôpitaux, privatisez tout cela joyeusement comme vous en rêvez et vous aurez le Népal ou le Bangladesh. Au contraire dans les pays de taille équivalente à la France à forte dépense publique, on trouve le Danemark, la Finlande, la Norvège ou la Suède qui ne sont pas précisément aux abois. Au contraire, « l’effondrement de l’industrie, le niveau de chômage » c’est précisément la conséquence de 30 ans de désengagement de la puissance publique dans son économie, au profit des logiques de profits à court terme de la finance.
Aussi vous n’exprimez pas une conviction qui est en principe une certitude fondée sur un raisonnement réfléchi et critique mais des croyances superstitieuses : comme la personne qui croit que « les jeudis ça porte malheur » parce qu’une fois, elle a eu un accident ce jour (alors qu’elle aurait pu l’éviter en étant plus attentive sur la route), vous dites « la relance, c’est le décrochage » alors que la dernière tentative de politique de relance n’a pas vraiment été menée par des gens qui y adhéraient (Mitterrand, pas plus que Mauroy n’ont jamais été des socialistes convaincus mais au mieux des sociaux-démocrates en voie de libéralisation).
Pour critiquer de façon crédible et constructive et donc savoir comment le projet économique de la FI est possible dans le cadre de l’euro et d’Internet, allez en voir le chiffrage présenté entre autres par des économistes comme Jacques Généreux.
Mais que ce soit au Chili ou en Argentine, le dénominateur commun avec Macron, c’est désengagement de l’État, baisses drastiques des impôts et donc des dépenses publiques, sauf que cela a été fait un peu plus brutalement que ce qu’ont fait Hollande, Sarkozy, Chirac, Mitterrand et que veut continuer Macron, avec cette constante que plus on réduit les dépenses publiques, plus ça crée des trous partout et plus les esprits superstitieux crient qu’il faut encore plus réduire les dépenses publiques...