• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Comeau-Montasse

sur Le singe est-il plus intelligent que l'homme ? - Plasticité, compétition neuronale et enseignement


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Comeau-Montasse Comeau-Montasse 13 avril 2017 16:55

@Rmanal
Absolument : la créativité n’est pas produite par l’enseignement, pas plus que l’homme ne produit l’eau qui coule dans les rivières. Mais, pour filer la métaphore, l’homme peut réguler le court de l’eau et certaines de ses actions être bénéfique dans l’accompagnement de ce voyage, ou catastrophique (la plupart du temps dans les projets trop raides, ou trop grands)L’enseignement doit lui aussi prendre garde à ne pas briser, notamment en évitant de mettre en place des automatismes stérilisateurs d’impulsion comme peuvent l’être les tests à gros enjeu (la note qui compte dans la moyenne et qui seule est prise en compte par les parents, l’orientation, les conseils de classe ...)


Je ne sais si c’est très répandu, mais lorsqu’on me pose une question, il m’arrive souvent de me retrouver dans la situation de ces fortes sollicitations en temps limité et de perdre une partie de mes moyens (sans réelle panique mais avec une relative incapacité) comme par exemple face à un distributeur d’argent, qui ajoute un « attention vous n’avez le droit qu’à trois essais ».

Donc oui, l’enseignement agit peu sur la créativité de façon positive, en tous les cas lorsque l’enseignant reste dans les clous.

Toujours dans « Le génie de la bêtise » l’auteur, déjà cité, explique que ce qu’il a reçu de plus positif de l’école était la liberté que son professeur de mathématiques lui avait laissé d’être peu actif dans cette matière (et d’avoir un systématique zéro sur son bulletin sans que cela soit une catastrophe)Des positions beaucoup trop raides conduisent souvent à sous évaluer un élève qui « résiste » (de différentes manières) à l’apprentissage. Et l’on connait la force des prophéties (qui par leur annonce même devienne auto-réalisatrice).

Je plaide donc ici pour une école moins persuadée d’avoir raison et donc moins intrusive, notamment du point de vue des matières scientifiques ** qui proposent notamment en France trop précocement des contenus et des savoir faire fermés, et ne laissent pas assez longtemps l’enfant travailler les fondamentaux (liaison entre la perception immédiate et la perception interprétée : par exemple « ce que je vois et ce que je sais et que mon cerveau me montre en interprétant l’information visuelle.)


Je ne peux que conseiller le numéro évoqué de science et vie (réussir l’école) qui montre à quel point le modelage du cerveau par l’activité est important,ainsi que l’importance des premières phases de »colonisation du cerveau" par les différents apprentissages ***

* L’auteur a part la suite été champion d’échec (sur échiquier (sourire²))
** Les professeurs de Alexandre Grothendieck  ne donnaient pas cher de son avenir en maths, jusqu’à sa licence
*** Un apprentissage trop précoce d’une méthode, règle ... au stade expert peut développer une intuition fausse qui ne disparaîtra jamais.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès