Autobiographie
Chapitre quatrième
« C’est vous qu’aimez les étrangers, pas moi ! »
Je vais faire quelques
courses, rencontre Tatave, qui dit connaître Mélenchon, comme s’il y avait une
gloire à ça. En tout cas, s’il connaît Mélenchon, comme moi Trump, Poutine et Fardage,
je ne lui casse pas son coup, il tomberait malade à l’idée d’avoir loupé Chavez
– on ne sort pas de la mélenchonnerie – ce pitre grassouillet, chef d’un état
exotique, dont la gouvernance reste d’inspiration folklorique…
Je
fais signe à Tatave que je suis pressé j’ai un achat à faire.,. Il s’agit d’un
micro pour commande vocal. Avec une machine qui écrit aussi vite que je pense,
dont il n’y a plus qu’à corriger les erreurs, qui devrait multiplier par trois
ou quatre ma capacité de productions, avec une fatigue moindre, du point de vue
de la concentration et de l’agacement, ça vaut de l’or pour le patron. Et ça tombe
vraiment pilpoil – pour reprendre un mot fétiche du Grand Jacques, mon idole à
l’époque - le patron, c’est moi, et je suis pas bien riche… C’est d’ailleurs
pour ça que j’ai voté FN, que je voterai FN au deuxième tour, au premier des
législatives, au deuxième tour des législatives, à toutes les anticipées, et
ainsi de suite, parce qu’après, comme le FN fera 80 % à toutes les élections,
les élections seront supprimées pour faire des économies, et pas faire perdre leur
temps aux citoyens
La
même radio gueule toujours aussi fort, c’est des Albanais, je crois, avec des
accents pas du tout « de souche ». Je n’ai rien contre eux, je ne
suis pas raciste. Je ne pousserai jamais la mémé dans les escaliers pour me
venger de leurs nuisances. Tout ce que je veux, c’est pas d’eux ici, et s’ils
sont là quand même, j’exige le droit de pas les voir, de ne pas leur parler, de
ne pas respirer leurs odeurs de cuisine, normalement de ne pas les entendre,
mais avec la radio, c’est pas évident, alors il ne me reste plus qu’à les
écraser acoustiquement avec des chansons de Raoul de Godewarsvelde ou avec des
marches allemandes. Avec l’Helenenmarsch, on neutralise un
marteau-piqueur sur le trottoir à 5 m. devant la fenêtre ouverte. Si Frau Makrel
n’a pas foutu le camp avant de se faire flytoxer par d’espiègles loustics du
FNJ, elle confirmera.
Ça
fait trembler toute la cambuse, les voisins couinent, viennent cogner é mon
huis pour se prendre, en pleine poire, un obus de mon arme de destruction
massive : - Allez vous démerder
avec les Albanais, c’est vous qui aimez les étrangers, c’est pas moi !
Je
sais qu’ils aiment les étrangers, parce qu’ils votent Ecolo. Le parti le plus
stupidement paradoxal de l’histoire des Royaumes, des Dictatures et des
Démocraties.
(à suivre)