Merci de rappeler ce grand classique anarchiste.
La période électorale peuple le monde d’agités. Le pays semble frappé
de démence : candidats, arrivistes et commentateurs politiques, tour à
tour confiants dans le succès ou désespérant de l’atteindre, vont et
viennent, avancent et reculent, affirment et nient, implorent et
menacent, acquiescent et protestent, attaquent et se défendent.
C’est un spectacle fou : drame, comédie, vaudeville, bouffonnerie,
farce, pantomime, tous les genres, du tragique au burlesque, s’y donnent
rendez-vous et se donnent en spectacle.
Et chaque fois que les élections arrivent, c’est un cri unanime :
« Enfin ! On va changer de politiciens ! »
Mais pourquoi faudrait-il espérer que les nouveaux vaudront mieux que les anciens ?
Il est vraiment surprenant que, périodiquement trompée, constamment
abusée, la confiance de l’électeur survive aux déceptions dont il
souffre et dont il se lamente ! Les élus se succèdent, chacun laissant
derrière lui le même désenchantement, la même réprobation et néanmoins
l’électeur et l’électrice persistent à considérer comme un devoir de
voter !
Le malheur est que c’est aux frais du spectateur que la farce se joue
et que, quels que soient les acteurs, c’est toujours lui qui paie, et
qu’il paie de son travail, de sa liberté, de sa peine.
Eh bien lecteur, avant de passer au guichet pour solder ta place, écoute nos réflexions et approfondis les tiennes.
Suite