@Zolko
Affirmer que l’euro « est la monnaie de l’Allemagne » ne veut strictement rien dire. Pas plus que de soutenir que l’euro aurait pu être « calquée dur le fonctionnement du Franc ».
Comme beaucoup vous marquez votre incompréhension du rôle structurel de la monnaie : le problème fondamental posé par l’euro monnaie commune est dans le fait qu’il n’y a plus d’ajustement possible des taux de change entre monnaies nationales - puisque ces monnaies ayant disparu - et que ce fait, ce seul fait, explique très bien que l’essentiel du solde de l’excédent commercial allemand se fasse en Europe (57%), principalement EN zone euro (31%), et particulièrement au préjudice de la France (18%).
Ces chiffres (de 2014, mais les tendances demeurent) sont incontournables.
C’est la compétitivité propre à l’Allemagne, plus importante que celle de ses voisins (à quelques rares exceptions près), qui explique le mécanisme à l’oeuvre : cette compétitivité augmente plus vite que celles de ses partenaires européens, ce faisant les indicateurs macro-économiques ont tendance à diverger dans le temps (balance commerciale, taux de chômage, comptes publics etc...), occasionnant pour l’un des excédent records, pour les autres des déficits abyssaux.
Ces divergences étaient par le passé annulées par l’ajustement du taux de change des monnaies, variables au cours du temps. Cet ajustement n’est plus possible, les divergences s’accroissent donc en l’absence d’une convergence socio-économoique qui est impossible puisque tributaire et contingente de l’histoire, de la culture, de la géographie propres aux peuples européens. Un Français n’est pas un Allemand, pas plus qu’un Grec d’ailleurs. Nous y revenons donc toujours.
La seule solution pour viabiliser cette zone je l’ai donnée : transfert massif de fond des zones à haute compétitivité vers les zones à moindre compétitivité. Soit plusieurs plusieurs centaines de milliards d’€ de flux chaque année. Or j’ai donné précédemment les rayons pour lesquels ces flux n’interviendront pas.
Le problème de la monnaie commune est politique, anthropologique. En l’absence de peuple européen unifié, qui est une vue de l’esprit de cerveaux utopistes et idéologisés, l’euro ne peut que disparaître à terme. Et disparaîtra.
Nous ne pouvons tout simplement pas avoir la même monnaie que l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas. Ce n’est même pas un problème lié au taux de change externe €/$ (puisque solde français à peu près à l’équilibre avec les Etats-Unis, moins il est vrai avec la zone Dollar), ni même aux principes constitutifs de la monnaie commune, mais lié à son existence en propre.
La France doit retrouver sa monnaie, dont le taux de change doit nécessairement flotter par rapport aux monnaies allemande, belge, hollandaise et autrichienne. C’est à cette seule conditions quenos indicateurs macro-économiques s’amélioreront.
Et c’est en cela aussi que les dirigeants du Front National et de l’UPR ont raison contre l’ensemble de la doxa coalisée.