Selon mon (humble) avis, Marine Le Pen n’a pas été battue, elle s’est couchée, ce n’est pas la même chose.
Je m’explique : Réussir, durant des années, à « dédiaboliser » son parti puis durant des mois, à gagner des points dans les intentions de vote au point d’atteindre le second tour nécessite d’avoir mis en place une très efficace machine de guerre et d’avoir très bien assimilé les ficelles de la communication.
Alors, à 4 jours du second tour, se ridiculiser à ce point en 2 heures de débat avec une communication lamentable et une préparation inexistante, cela sent beaucoup le match de boxe truqué...

Un parti contestataire capable de monter en puissance, éliminer les opposants et se coucher au dernier moment cela est très utile pour maintenir le pouvoir en place...
Le Front National a ainsi été à l’origine (1982 et années suivantes), pour François Mitterrand et le Parti Socialiste, un moyen de préserver une hégémonie électorale que menaçait leur propre politique de « rigueur  ».
Par exemple, c’est suite à la directive envoyée par François Mitterrand aux patrons de chaînes de télévision, en février 1984, que Jean-Marie Le Pen est invité sur le plateau de l’« Heure de vérité ». François Mitterrand a poussé à l’hyper-médiatisation du Front National (qui végétait alors à 0,2%) pour servir des intérêts et une stratégie que l’écrasante majorité des Français ne comprend pas.

Quant au choix de la France, je pense qu’il y a un malentendu : 15 419 956 de personnes ont voté Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle.
Cependant, cela correspond à de nombreux reports de voix par défaut ou pour faire barrage à Marine Le Pen.
Intéressons-nous alors au premier tour pour comptabiliser les vrais supporters...

Pour le premier tour de l’élection Emmanuel Macron s’est qualifié avec 8.657.326 de voix.
D’après un sondage « Libération »-Viavoice, 41 % de ces voix ont été accordées sans réelle conviction.
Cela signifie qu’environ 5 millions de personnes ont sincèrement soutenu ce candidat. Soyons sympa et accordons-lui 1 million de personnes supplémentaires convaincues dans l’entre-deux tours.

« François » Macron est donc soutenu par environ 6 millions de personnes dans un pays qui en compte +66 millions, soit moins de 10% de la population française.