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Commentaire de foufouille

sur Les horreurs de la colonisation : A quand un TPI pour juger les crimes contre l'humanité ?


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foufouille foufouille 13 mai 2017 10:41

Après une période de gouvernance prospère au XVIIIe siècle, la régence est en déclin au XIXe siècle sous l’influence de plusieurs facteurs. De 1802 à 1821, la politique d’exportation du blé, pour faire entrer des revenus dans le trésor provoque une violente dissidence des tribus de l’arrière-pays et une rébellion des populations qui affichent ouvertement leur désir de se débarrasser de la régence (révoltes paysannes de Ben el Harch et des Derkaoua). La disette pousse le reste des populations dans l’action armée qui prend la forme d’une guérilla larvée contre les représentants de la régence. Sur le plan militaire, la flotte d’Alger est dépassée et ne peut plus tenir tête aux marines des pays européens ; à partir de 1815, les flottes britannique et française dominent la Méditerranée20.

Autre raison avancée pour justifier l’opération : se débarrasser des pirates barbaresques qui infestaient la mer Méditerranée depuis trois siècles, et dont un des repaires était justement le port d’Alger, et mettre fin à l’esclavage subi par les populations chrétiennes. Si ces deux facteurs correspondaient à des réalités historiques, ils n’étaient pas d’actualité en 1830. L’esclavage continuait d’exister sous la Régence, mais il ne restait en 1830 qu’un petit nombre d’esclaves chrétiens en Algérie, la majorité des chrétiens étant des travailleurs libres.

Quant aux pirates, ils avaient fortement réduit leurs activités depuis le XVIIIe siècle. Le dey avait dû renoncer en 1818 à la traite des esclaves chrétiens comme à la piraterie à la suite de l’intervention de la flotte britannique deux ans plus tôt, soit plus de dix ans avant le conflit avec la France22. Une des raison les plus vraisemblable semble être le contentieux financier suite à l’emprunt par la France durant la révolution de blé algérien. Cette somme n’ayant jamais été payée à l’Etat algérien envenime de façon croissante les relations algéro-françaises. L’expédition apparaît alors comme un moyen pour la France de se débarrasser d’un créancier23.


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