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Commentaire de Luniterre

sur Le salaire universel ou le grand tournant de la valeur


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Luniterre Luniterre 14 mai 2017 15:09

 
 Extraits d’un autre débat avec le même M. Hum :
 Citations du « maitre » :

« Sans prix, il y a pas de loi de la valeur qui tienne, sauf chez les shadoks !!! »

 « Ton Marx, a commis l’erreur ou plutôt, la faute inacceptable à son niveau, de pas tenir compte de ses propres constats, c’est à dire, le fait que si une marchandise est uniquement constitué du temps de travail nécessaire à sa réalisation, alors, la monnaie ne désigne pas la valeur d’une marchandise, mais uniquement le temps de travail.

Les distinctions de valeur et de prix d’une marchandise, n’ont de sens qu’en économie capitaliste et non en économie socialiste ou tout autre que capitaliste. Rester sur cette distinction est absurde. »
_____________

Examinons (ses) deux principales propositions

__1__« le fait que si une marchandise est uniquement constitué du temps de travail nécessaire à sa réalisation, alors, la monnaie ne désigne pas la valeur d’une marchandise, mais uniquement le temps de travail. »

________________

En fait, Marx part du fait que la notion de valeur est liée à la notion d’échange. La valeur est constituée de la substance du temps de travail moyen socialement nécessaire à la fabrication de la marchandise, mais elle ne prend forme que par l’échange, en devenant valeur d’échange, sa première forme phénoménale, quel que soit le type d’échange.

Et donc, la monnaie exprime la valeur, dans le processus de l’échange, pour la partie correspondant à ce temps de travail, et peut lui être quasiment équivalente si (...et seulement si) le prix de marché est lui même équivalent à cette valeur, ce qui n’est évidemment pas une règle, et encore moins absolue, vu les fluctuations.

Dans une économie planifiée, valeur et prix peuvent être équivalents, si cette planification est elle-même équilibrée, et donc, si la loi du marché n’intervient plus, ou bien est totalement « neutralisée », par une politique des prix adaptée :

__2__« Les distinctions de valeur et de prix d’une marchandise, n’ont de sens qu’en économie capitaliste et non en économie socialiste ou tout autre que capitaliste. Rester sur cette distinction est absurde. »

______________

Dans sa célèbre « Critique du programme de Gotha », Glose Marginale 1, Marx explique avec suffisamment de précision en quoi et comment la loi de la valeur se manifeste dans la phase de transition, c’est à dire, dans une économie socialiste.

Dans ce texte, la catégorie « monnaie » est à priori exclue, pourtant…

Mais tant en théorie qu’en pratique, la définition qu’il fait du mode de planification et d’échange, avec ses « bons de travail », est exactement le reflet de de la loi de la valeur, telle que définie à la base du Livre 1 du Capital et telle qu’elle se manifeste dans ce nouveau contexte, encore à venir, à l’époque.

Les « bons de travail » sont potentiellement une forme monétaire exprimant directement la valeur.

Si l’on exprime ces « bons de travail » selon une unité de compte stable et reliée, nécessairement, au temps de travail socialement nécessaire, on peut donc arriver à une équivalence qui n’est pas une confusion approximative, mais bien une réalité concrète, dans ce cas, entre la valeur, le prix, et son expression monétaire.

Mais cela exclut, au départ et à la base, la loi du marché…

Marx n’est donc pas passé à côté du problème, bien au contraire. Il l’a traité en fonction d’une nécessité concrète, la critique du programme social-démocrate allemand.

Le but du débat est de le traiter, aujourd’hui, en fonction des conditions concrètes de notre époque et en tenant compte des leçons de l’histoire, et notamment de l’expérience des pays socialistes au XXème siècle.

Luniterre

 


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