Il me paraît un peu étonnant de parler de conscience sans évoquer de système de représentation. La conscience, produit de la complexité... comme une boite noire ?
D’autre part le désir ou la volonté ne me paraissent pas être des éléments suffisants pour parler de conscience. Par contre je suis entièrement d’accord avec vous pour lier les structures neuronales et le ressenti, telle la douleur ou la gêne. Permettez-moi de vous donner mon point de vue, puisque votre article m’en donne l’occasion (et je vous en remercie).
Je partirais de l’expérience des chocs électriques et du bernard l’hermite, qui laisse penser que, s’il y a soit un degré plus élevé de complexité, il y a peut-être surtout une proto-représentation du danger : la structure neuronale formée après expérience.
Proto-représentation liée à une mémoire, non pas computationnelle, mais émotionnelle, c’est-à-dire chargée d’une expérience ayant structurée l’organisation neuronale par, dans ce cas, un trauma (en effet certainement douloureux).
On peut très bien imaginer comment un système peut s’inhiber après un trauma : la seule fin de conservation de la structure crée l’inhibition, ou encore et comme on en a l’habitude en systématique, l’inhibition est la garantie de la conservation de la structure.
Il y aurait donc un lien très intime entre une structure, une expérience et une réaction face au danger.
Mais on peut aller plus loin et imaginer qu’au gré de l’évolution une structure « méta » soit apparue pour gérer les situations d’inhibition ou de fuite, pas forcément gagnantes, en tout cas figées en terme d’évolution.
La fonction de cette structure englobante serait de remobiliser les structures fixées par l’expérience pour faire apparaître de nouvelles solutions, de nouveaux comportements, de nouvelles stratégies. Les structure primaires, fixes, à la base proto-représentations émotionnelles, pourraient être ainsi mises en jeu pour la construction de solutions face aux dangers et à la non-maîtrise de l’environnement.
Vous me suivez ? Les structures neuronales primaires se figent par confrontation avec l’environnement (structures émotives liées à la perception et à l’expérience). A un niveau de complexité plus élevée, une structure (au plus haut niveau chez les être humains, le langage) permettrait de dynamiser ces structures figées pour les réordonner : elles manipuleraient donc des représentations de la réalité émotivement chargées, pour produire un nouvel agencement représentatif.
Ce que je décris est une dynamique émotionnelle capable de se retourner sur elle-même. Une conscience, en effet. Pour résumer je ne l’imagine pas sans un système de représentation sensitif (externe et interne) et dynamisable.
Si vous souhaitez aller plus loin je vous conseille vivement la lecture de Varela et Maturana, brillants chercheurs qui ont émerveillé mes jeunes années.