Cet article est beaucoup trop court ; tant pis je le relirai.
Je vois qu’il y en a qui vous ont bien compris, vous préférez l’esclavage, et comme vous faisiez partie de ces quelques milliers de gens qui avaient double carte, vous avez voté deux fois, des deux mains donc, pour atteindre le Saint Graal.
En attendant quatre ou quatre millions et demi de gens ont voté pour rester sur la même route, dont ils n’ont pas la moindre idée d’où elle mène, après, pour quelques-uns d’entre eux, avoir osé un chemin de traverse au premier tour de piste.
Les autres sont jetés au fond des fossés et s’évacueront aux premières pluies d’automne ; je suis tombée dans celui de la honte et du chagrin ; quelques-uns d’entre nous, plus vivaces sans doute, lancent des cordes en nous exhortant à y grimper, à aider les autres à le faire, nous encourageant en disant que notre nombre suffit, et si nous sortions tous du trou, nous pourrions quitter le lit du long fleuve tranquille car bientôt, il nous amènera à des chutes à côté desquelles Niagara n’est qu’un ru.
J’hésite, ma confiance a été limitée par l’expérience, mais je tenterai le coup ; avant, comme le fossé est encore assez large, et que je me doute que j’y retomberai, je vais de ce pas y semer des betteraves et des poireaux, qui sait, peut-être aurai-je encore faim cet hiver.