@ Bonjour JL,
Merci pour ce commentaire étayé.
Avant de discuter du point que vous soulevez ici, je vais tout de même répondre très succinctement aux deux dernières questions (la seconde et la troisième) : l’intérêt d’évaluer psychologiquement nos futurs dirigeants, comme le souhaiterait Rama Yade que je cite, réside dans le fait qu’un certain Kazimierz Dabrowski, auteur de la théorie de la désintégration positive et du concept de psychopathie essentielle ayant collaboré avec Andrezj Lobaczewski sur l’étude de l’origine politique du mal, ait pu écrire, à la suite de ces recherches :
« L’incapacité générale à reconnaître le type psychologique de ces personnes [i.e. les psychopathes]
provoque d’immenses souffrances, la terreur de masse, l’oppression violente, le génocide et la décadence de la civilisation... » (cf.
« La ponérologie politique : l’étude du mal appliquée à des fins politique (1/3) » pour la suite de la citation). Ce constat a été maintes et maintes fois posé par de nombreux professionnels qui se sont intéressés à cette problématique. J’en cite quelques-uns dans mes articles. Cela me paraît suffisamment important pour être connu, même si, il est vrai, ça n’intéresse pas grand monde. Là n’est pas la question !
Concernant la stratégie des conseillers de MLP, si ce que révèle le Canard enchaîné s’avère être exact, on a vraiment affaire à une bande de... je n’ai pas de qualificatif : neuneux... à défaut de mieux. Dire que ces gens réussissent à capter une bonne partie de l’électorat et font ainsi barrage à de véritables projets d’avenir beaucoup plus élaborés m’interpelle quelque part. Mais ce qui m’interpelle encore plus, c’est désormais l’absence de véritable choix à chaque élection.
« Sauf erreur de ma part, il est extrêmement difficile voire impossible de déstabiliser un psychopathe ou pervers narcissique sur son propre terrain. »
C’est exact ! Il en existe une toutefois qui est extrêmement difficile à manier : c’est la technique du contre-paradoxe développée par l’école de Milan représentée par Mara Selvini-Palazzoli. Mais impossible de parvenir au résultat qu’escomptaient les conseillers de MLP en 1 heure de temps de parole.C’est dire la « connerie » (l’ignorance de ce genre « d’expert »).
Quoiqu’il en soit, tenir un débat en misant sur une telle stratégie relève pour moi de l’incapacité du FN à diriger un pays, et qu’EM soit ou non psychopathe, ne change rien à l’affaire, il était évident qu’un tel pari serait perdant (ce qui démontre par ailleurs, les capacités d’analyses politiques d’un Soral et consorts... à méditer pour ceux qui le suivent aveuglément). Ce qui fait dire à certains psys que MLP a commis un acte manqué : du pouvoir, elle n’en a cure seul compte pour elle la confortable place (qui rapporte) de l’éternelle opposante.
En résumé, cette stratégie était assurément une stratégie de perdant et ce, qui que soit EM. Ce n’est donc pas un critère valable pour reconnaître la personnalité de notre « oiseau » présidentiel comme étant conforme à la description qu’en donne ce psychiatre italien.
Ce qui est par contre valable, c’est le « storytelling » sur lequel on nous a vendu Macron. Là, ça « pique » un peu tout de même. Je ne suis pas d’accord sur tout ce que dit ce psychiatre, mais dans l’ensemble, le portrait est assez juste. Ce cas a longuement été étudié dans des travaux précurseurs sur lesquels se basent P.-C. Racamier pour construire sa théorie de la perversion narcissique et force est d’admettre qu’il y a de nombreuse concordance, même si en l’absence de conflit, il y a toujours incertitude d’un point de vue psychanalytique (défense intrapsychique). Cependant, du point de vue de la psychologie comportementale et cognitive (processus de coping), je dois dire que j’ai rarement rencontré un « surdoué » tel que Macron en ce domaine : il est capable d’imiter n’importe qui et la facilité avec laquelle il a endossé le costume de « président » et à, tout le moins, remarquable.