Je comprends que des
personnes enseignant ces matières « nobles » à quelques
privilégiés dont les parents ont fait le choix de les inscrire dans
un enseignement qui rappelle celui qu’ils ont suivi ou aurait voulu
suivre se sentent dévalorisées quand les précieuses pépites sont
aussi mises à la disposition – après aménagements – de la
« multitude vile » .
A ce que je sache,
aucun professeur de latin ou de grec n’a été licencié ou n’a été invité à
enseigner d’autres branches peu en rapport avec ses compétences.
Au contraire, si
j’ai bien compris la réforme ou du moins ses objectifs, il y
aurait même plutôt risque de pénurie d’enseignants de latin et
de grec puisque les titulaires actuels qui ne sont pas non plus excessivement nombreux ne savent pas non plus se
dédoubler.
J’ai moi-même suivi un cursus orienté
gréco-latin et déjà à ma lointaine époque le nombre d’élèves
s’inscrivant dans cette filière n’était pas fort important mais
il est vrai que le latin était, lui, beaucoup plus présent dans un
plus grand nombre de filières même cataloguées scientifiques.
Il est vrai aussi
que les sciences font des progrès considérables qui rendent
objectivement l’ouverture à leur enseignement plus utile que des
langues mortes.
On n’imagine certes pas
une société sans philosophe mais on l’imagine encore moins se
tenant à l’écart de l’évolution du monde par absence de
scientifiques performants.
La quantité de
place disponible dans les cerveaux des petites têtes et le temps ne
sont pas extensibles pour emmagasiner toutes ces matières qui,
elles, sont en constante expansion.
C’est peut-être dommage
mais la société et l’école doivent d’abord s’adapter au
monde qui change sans sacrifier les richesses du passé mais en en
simplifiant peut-être l’accès.