Rassurez-vous, l’indigénophobie n’est ni récente ni exclusive, tant il est vrais que le crétinisme n’a pas attendu que les députés s’expriment pour constituer le fonds de commerce le plus florissant dans nos provinces.
Ainsi, savez-vous qu’à Epinal, par exemple existe une rue de « Boudiou ». Le mot « boudiou » était le surnom que les Vosgiens donnaient aux méridionaux qui pratiquent ce juron et qui équivalait dans le patois spinalien au qualificatif « menteur », puisque pour eux, les sud n’était pas « franc ». La rue dont il est question ici aboutissait à une porte d’enceinte surmontée d’une horloge qui, n’ayant jamais été capable de donner l’heur, avait reçu le surnom de « menteur » qui s’est étendu à la porte et à la rue. Aujourd’hui, il ne reste plus que la rue et ce mot exotique qui a le mérite d’attester le fait que la posture de nos élites actuelles s’inscrit dans une grande tradition dont les racines remontent à des périodes ténébreuses et glauques.
Mais, puisque vous évoquez le chouchen et les galettes de blé noir, j’en profite pour vous demander si ce phénomène d’analphabétisme bilingue a toujours cours dans l’Armorique ?