La question est
oiseuse : Macron ne fait pas mystère de ses intentions. Vers
plus de libéralisme, davantage de dérégulation sociale, plus
d’intégration européenne par le bas, le moins-disant social devient la norme économique.
Dans ces conditions on ne peut que dire tout et le contraire de tout pour pouvoir « plaire à la fois à son père et à tout le monde »
Le mystère réside
plutôt dans le fait que cette politique marquée implicitement au sceau de la schlague ait réussi à
convaincre tant d’électeurs.
Autre mystère : le score de
Marine Le Pen, parangon d’incompétence, qui lui a cependant ouvert les
portes du deuxième tour où immanquablement elle était battue.
Au demeurant sa prestation calamiteuse au débat contre Macron était à l’image
de ce qu’elle est réellement , forte en gueule mais limitée
intellectuellement au point de ne même pas parvenir à faire un tant
soit peu illusion.
Alors il faut bien
se pencher sur les causes de cette désaffection du peuple pour
l’exercice démocratique, un tel taux d’abstention interpelle sur
la désespérance généralisée qui en est en grande partie à
l’origine et l’absence de perspectives qui en découle.
La révolution n’est
sans doute pas d’avoir assisté à la déroute du parti socialiste,
c’est en réalité un point positif, on ne joue pas impunément
avec le bonheur des gens ou d’avoir vu la Droite réduite en peau
de chagrin ni même d’avoir assisté à l’émergence d’une nouvelle
force impalpable, gélatineuse où se côtoient, sans se marier,
l’eau fraîche et l’huile rance, la vraie révolution est
peut-être celle qui gronde sans avoir voulu se faire entendre dans
les urnes et qui risque d’éclater quand le peuple en aura marre.
Vraiment et sans retour.