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Commentaire de amiaplacidus

sur Le graal de la révolution technologique est-il proche ?


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amiaplacidus amiaplacidus 21 juin 2017 15:38

@jacques

Effectivement, c’est une vieille lune récurrente.

J’ai écris mon premier programme en 1964, et 1968-69, la « robotique » est mon métier, mais on appelait cela « informatique industrielle » ou « contrôle de processus », j’ai ensuite fait du « traitement du signal » (maintenant on dit reconnaissance vocale et faciale). Vous voyez que les termes ne manquent pas.

Je me souviens, vers 1975, lors d’un séminaire de quelques jours de formation à Prolog, avoir écrit, à titre d’exercice, un programme qui déterminait l’espèce d’un animal que l’on décrivait. Rien de bien sorcier.

Je crois que les vieux informaticiens de mon genre ne peuvent que sourire lorsqu’ils voient les gens s’esbaudir devant l’informatique actuelle. En fait, le seul vrai changement, c’est le très grand progrès des moyens techniques qui fait que l’on peut réaliser maintenant des choses dont nous ne pouvions que décrire théoriquement auparavant.
Maintenant, on traite en une fraction de seconde de gigantesques matrices (traitement qui aurait pris des jours, voire des semaines, il y a 40 ans), ce qui permet, un exemple parmi bien d’autres choses, l’analyse de photographies,
.
J’aimerais ici citer le premier être humain qui a exprimé et rédigé, en partie théoriquement, le premier programme, Ada de Lovelace (fille de Byron), femme à la tête bien faite, aux deux sens du terme, esthétique et intellectuel :

« La machine analytique n’a nullement la prétention de créer quelque chose par elle-même. Elle peut exécuter tout ce que nous saurons lui ordonner d’exécuter. Son rôle est de nous aider à effectuer ce que nous savons déjà dominer. ».

Par « Machine analytique », il faut comprendre la machine de Babbage, qui contenait tous les concepts des ordinateurs modernes, mais dont Babbage n’a pu faire qu’une version mécanique faute de disposer, au 19em siècle, d’électronique (un exemplaire de la machine est visible au musée de la science à Londres).

Je crois qu’Ada a tout dit il y a plus de 150 ans.
.
Lorsqu’un ordinateur sera capable de ressentir la beauté d’un petit matin de printemps, lorsqu’un ordinateur sera capable d’aimer, d’être jaloux, d’empathie, de détester, etc.
Bref, pour paraphraser Descartes, lorsqu’un ordinateur pourra se dire « je suis, donc je pense », qu’il pourra se ressentir existant, alors, peut-être pourra-t-on parler d’intelligence artificielle.
Mais pour l’instant, il ne s’agit que de traiter rapidement et de trier (d’ordonner) un grand nombre de données.


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