L’évolution technologique achève la démocratisation de l’usage du film et de la photographie.
Chacun peut désormais produire des images de qualité en nombre infini pour un coût minimal.
Par conséquent l’image statique ou animée est devenue un outil de communication omniprésent, utilisé par tous sur les réseaux sociaux par exemple.
L’informatisation de nos vies a généralisé des pratiques jadis réservées à quelques uns. Nous écrivons tous sur des claviers alors qu’il y a 40 ans il s’agissait encore d’un métier spécialisé. Nous photographions et filmons à tour de bras, Un étudiant d’aujourd’hui sait faire le travail d’un imprimeur. Il peut produire un texte, le mettre en page, choisir un graphisme, insérer de l’image la retoucher etc...
Des quantités de gens maîtrisent des logiciels de montage d’image ou de son, de graphisme, ou de dessin.
Cela libère une énergie créatrice énorme, cela multiplie les modes de communication. L’essentiel de cette masse produite n’a aucune prétention artistique, c’était déjà le cas des photos de vacances et des films super8 de jadis mais la démocratisation permet aussi l’émergence de talents qui n’auraient jamais pu s’exprimer sans les facilités actuelles.
Si Vivian Maier vivait aujourd’hui, elle aurait un blog, posterait sur Instagram, publierait sur des forums et sites spécialisés et serait peut-être repérée. Elle ne devrait pas sa postérité à un jeune brocanteur opiniâtre qui a découvert ses pellicules dans de vieux cartons après sa mort.
Déplorer ce fait au nom du « paraître » qui l’emporterait sur « l’être » n’a pas de sens. La réalité du monde de l’image n’est pas moindre que celle de l’écrit et toute l’évolution contemporaine, de la carte postale à internet va dans le sens d’une explosion des moyens d’expression individuels.
Rosemar, plutôt que ronchonner à grands coups de clichés vous devriez vous enthousiasmer car le travail de l’enseignant consiste essentiellement à apprendre aux élèves à communiquer avec intelligence.