De Reporters sans frontières...(http://www.leblogmedias.com/archive/2007/03/12/la-lutte-contre-le-%C2%AB-happy-slapping-%C2%BB-sert-elle-d-excuse-%C3%A0-s.html
"L’affaire a fait grand bruit : depuis le 3 mars, tout internaute qui poste sur Internet une vidéo montrant des violences sur personne peut finir en prison ou être condamné à une lourde amende (jusqu’à 75 000 euros). Plus clairement, si vous filmez avec votre téléphone portable un CRS tabassant un manifestant et que vous postez ce document sur YouTube, vous pouvez, en théorie, être poursuivi en justice. C’est en tout cas une dérive possible de la loi sur la prévention de la délinquance introduite par Nicolas Sarkozy et validée par le Conseil constitutionnel le 3 mars.
Rien ne prouve que le ministre de l’Intérieur ait passé ce texte pour censurer les « journalistes citoyens ». Il s’est d’ailleurs défendu de cette accusation, par le biais de son porte-parole, Frank Louvrier, déclarant que cette loi visait à lutter contre le « happy slapping » et que les juges seraient capables de faire la distinction entre les blogueurs dénonçant des abus et les criminels. Peut-être que tel était effectivement l’objectif du candidat à l’Elysée. Il n’en reste pas moins que ce texte, tel qu’il a été rédigé, pourrait pousser les internautes à s’autocensurer. Si je sais risquer la prison pour une vidéo diffusée sur le Net, ne vais-je pas y réfléchir à deux fois avant de me connecter à YouTube ? Et, de toute façon, se défausser sur la jurisprudence d’un texte législatif mal bordé et potentiellement liberticide n’est pas une démarche très saine au sein d’une démocratie.
Plus généralement, cette loi est révélatrice d’une tendance, dans le gouvernement actuel, à considérer qu’Internet est une jungle dangereuse au sein de laquelle il convient de remettre de l’ordre (voir mon précédent billet « commission de déontologie » sur LeblogMédias). Or, des règles existent déjà sur Internet : ce sont les mêmes que dans la « vraie vie ». Si la police est alertée sur une vidéo douteuse, elle a déjà la possibilité d’enquêter sur ses auteurs et, le cas échéant, de les traduire en justice. Le « happy slapping » est-il à ce point un problème en France qu’il justifie une telle atteinte à un droit fondamental des citoyens, celui de jouer un rôle de chien de garde contre les dérives du pouvoir ?"
Julien Pain, responsable du bureau Internet et libertés de Reporters sans frontières
Voilà en tout cas un sujet qui fait débat. Il y a beaucoup de vrai dans les commentaires négatifs. D’abord, il est exact que j’ai commis une erreur en ne publiant pas, annexé à ce billet, le texte de loi. Par contre, il m’a semblé intéressant, et c’est là qu’intervient la sensibilité de chacun, de ne pas mettre l’objet de la décision dans le contexte du « Happy slapping ».
Des lois existent déjà contre les faits de violences. Il est depuis longtemps interdit de diffuser, de filmer et de publier délibérement des scenes violentes. La question est ailleur. Pourquoi en ajouter encore sur le thème sécuritaire. Le Happy Slapping à lui seul justifie t-il une telle initiative, n’est-il pas plus durable de passer par l’éducation ? Pensez vous vraiment que cela nous empêchera de voir des « Happy Slapping » movies postés à partir d’autres pays ? La violence s’est banalisée sur un média dont on nous à expliqué longtemps qu’il était bien maîtrisé. Entre 6 et 15 ans, les ados assistents devant le petit écran à plusieurs dizaines de milliers de meurtres en tout genre. L’éducation et l’éducation aux médias, tout particulièrment, serait plus appropprié, sans aborder les avantages que nous en tirerions sur le long terme. Mais non. Eduquer, c’est dur. Réprimer, c’est plus simple. Plus direct et ca entretient la peur.
La france est le premier pays européens à adopter cette législation. Quoiqu’on en dise, la france reste un pays de référence pour ses voisins. Il est nécessaire, avant que d’autres pays emboitent le pas, de voir comment, une fois mis en place, les décisions vont êtres appliquées. Quelles sont les dérives possibles ? Qui est vraiment informé de cette nouvelle initiative ? Autant de questions auxquelles vous réagissez spontanément. Parfois sur le fond, parfois sur la forme. Le moins que l’on puisse dire, à la lumière de certains commentaires, est qu’il nous faudra peut etre passer par les conseils d’experts avant de poster un billet filmé. A moins que l’on s’auto censure. Preuve que la décision n’est pas très claire sur ses objectifs
Peu d’entre vous à épinglé le sujet de « l’agrémentation » qui semble faire l’objet de tergiversations pour l’instant. Comment sera désigné ’l’organisme’ qui obtiendra l’accréditation de l’état ? S’agira-t-il de médias déjà en place ou tiendra-t-on compte des médias émergents ? Quelle place pour l’Agora ?
Beaucoup de questions qu’il serait bon de poser, avant qu’il ne soit trop tard. premières rencontres du 5e pouvoir organisées par AgoraVox le 24 mars
17/03 16:18 -
Naïvement je croyais qu’un journaliste était un citoyen ordinaire et non pas un (...)
17/03 13:00 - BeFa
« les journalistes professionnels, eux ne font pas n’importe quoi, ils ne vont pas (...)
16/03 17:57 - Milla
@ Bill « Ma logique Milla, c’est que si on laisse faire des petits crétins justement, ils (...)
16/03 15:43 - Marc
« L’empire des médias vacille, mis à mal par la montée d’internet. Pour (...)
16/03 15:07 - Bill
Milla Bah, je suis peut-être un peu susceptible aussi, et j’aurais mal compris votre (...)
16/03 14:48 - Milla
@ bill c’est exactement ce que j’entendais bill, je disais bien que vous (...)
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