@Hervé Hum
J’ai lu 2 de vos articles, l’un sur la responsabilité, l’autre sur la monnaie.
J’ai aussi un avis sur ces questions, et nous pourrions être d’accord sur un certain nombre de points.
Je sais bien que le capitalisme, la propriété économique et les marges posent problème. Mais cela n’implique pas qu’il faille abolir tout. Et d’ailleurs, il est impossible de tout changer à la fois.
Aussi j’ai adopté une démarche très pragmatique, avec des objectifs limités. Le principal est de lutter contre les inégalités, car comme je le mentionne dans l’article, les inégalités apparaissent et se creusent naturellement : les riches deviennent naturellement plus riches et les pauvres deviennent naturellement plus pauvres. C’est presque une loi de la physique ! Il faut donc avoir une politique volontariste pour lutter contre les inégalités ! Et, de mon point de vue, la lutte contre les inégalités implique que chacun puisse vivre décemment de son travail sur cette planète. Et ceci ne peut se faire, au moins dans les conditions actuelle, qu’en retrouvant la souveraineté monétaire. C’est le sens de ce projet.
Par contre, je ne sais pas si cela implique l’abolition du capitalisme, du libéralisme, de la propriété économique, etc. D’ailleurs il n’existe pas UN libéralisme, si UN capitalisme. il en existe une infinité au moins dénombrable ! Car par exemple, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le libéralisme est très réglementé. Il faut bien des règles qui disent ce qu’on a le droit ou pas d’échanger, comment on organise la concurrence non faussée, qu’est-ce qu’on fait s’il y a transgression etc. Et pour chaque règle il y a libéralisme différent. il en est de même pour le capitalisme, la propriété économique, etc.
Il est tout à fait possible que « un certain capitalisme », « un certain libéralisme », et « une certaine propriété économique » soit compatible avec la lutte contre les inégalités, (et le plein emploi).
Le projet que je défends, et qui utilise les failles du système, prétend simplement restaurer l’efficacité des mécanismes keynésiens en environnement économique mondialisé. Si l’on y arrivait, ensuite, le capitalisme, le libéralisme, etc. s’adapterait à cette nouvelle donne (contrainte).
Pour donner un exemple, si vous avez lui le livre de Silvio Gesell, il dit, vers la fin, que malgré le fait que sa monnaie soit « accélérée » (pour ne pas dire fondante), il ne souhaite pas imposer que les taux d’intérêt soit nuls, mais il pense que le marché se réarrangerait et que progressivement les taux d’intérêt deviendraient naturellement nuls au bout d’un certain temps.
L’idée du « réarrangement » progressif du capitalisme après « l’exploitation des failles de sécurité du système » est de même nature.