@ Bonjour JL,
Nous sommes bien d’accord, mais vous aurez
noté, du moins je l’espère, qu’en disant cela je prends un raccourci pour une
raison toute simple : la validité du complexe d’Œdipe n’est pas pour moi à
remettre en cause. Je précise bien d’ailleurs préalablement que : « (Pour
ne pas perdre de temps en explication, je suppose que le lecteur aura compris,
comme a su le démontrer Claude Lévi-Strauss, que le mythe d’Œdipe a rapport, en
tant qu’organisateur psychique, aux deux interdits civilisateurs fondamentaux
que sont l’interdit de meurtre et l’interdit d’inceste.)
Aussi, le fond de cet article n’a pas pour
vocation de critiquer le complexe d’Œdipe, mais il s’attache plutôt à
comprendre et à expliquer, selon moi, pourquoi la confusion entre l’inceste et l’Œdipe
perdure toujours dans le milieu psychanalytique, car il m’apparaît de plus en
plus précisément que cette confusion est à l’origine du désamour de la
psychanalyse qui, comme je l’explique et l’expliquerais ultérieurement, à pour
moi toute sa place dans notre culture (je ne fais ici que nommer des exemples
concernant ces raisons-là).
Cette confusion, nous la retrouvons dans
tous les écrits psychanalytiques qui utilisent, en parlant du complexe d’Œdipe,
des expressions telles que “désirs incestueux” et “désirs œdipiens” comme
synonymes l’une de l’autre. Or, si la logique “œdipienne” était respectée, il n’y
aurait aucune confusion possible entre ces deux termes. Partant de ce constat
posé par les successeurs de P.-C. Racamier, j’ai retracé l’origine de cette
confusion qui perdure encore de nos jours et je pense qu’elle est une cause
profonde, si je puis dire, du rejet de la psychanalyse. C’est ce que je tente d’expliquer
dans cet article.
Pour cela, je m’en réfère aux tout
premiers écrits de Freud évoquant le complexe d’Œdipe et non pas à ce que les postfreudiens
en ont fait pas la suite. À noter que la naissance de la psychanalyse
correspond bien au moment de la découverte du complexe d’Œdipe par Freud (qu’il
ne nommera ainsi que bien des années plus tard), d’où la simplification : “pas
de complexe d’Œdipe, pas de psychanalyse”. L’important étant ailleurs.
Si j’avais dû parler du complexe d’Œdipe selon
les orientations que vous lui donnez – et qui sont justes –, j’aurais écrit un
article deux fois plus long (il l’est déjà trop…) et j’aurais couru le risque de
ne pas attirer le lecteur sur un point essentiel que je souhaitais soulever à
savoir l’indistinction inceste / Œdipe chez la plupart des psychanalystes à l’exception
de ceux qui se sont intéressés de près aux théories de Racamier. (Ils ne sont
pour l’heure pas encore nombreux, mais je constate qu’avec le succès de l’expression
“pervers narcissique”, ils sont de plus en plus à s’y intéresser, ce qui est
pour moi une évolution fort appréciable.)
Voilà quelques-unes des raisons qui m’ont
poussé à écrire cet article dans ce sens-là. Ce ne sont pas les seules. D’autres
viendront les alimenter par des articles qui touchent l’actualité de la rentrée
prochaine et la politique internationale en matière d’éducation.
Espérant avoir été plus précis !