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Commentaire de Philippe VERGNES

sur L'inceste, l'œdipe et la perversion narcissique selon Paul-Claude Racamier


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Philippe VERGNES 2 juillet 2017 18:11

@ popov,


Je voulais citer Girard, mais je n’ai pas su retrouver le passage d’un de ses livre où il dit que tous les concepts psychanalytiques seraient à revoir sous l’angle du désir mimétique. Il y était question notamment du masochisme et du sadisme. Je suis d’accord avec ça. Cependant, il faut toutefois admettre que Freud n’est pas la psychanalyse, même s’il en a été le « créateur », notamment avec son autoanalyse et « son » mythe d’Œdipe.

Je dis « son », car c’est bien la façon dont il a vécu ses propres rapports avec ses parents qu’il expose au travers de sa théorie du mythe d’Œdipe. Néanmoins, et pour ne parler que d’eux, de nombreux psychanalystes ont remis en cause ce modèle en le précisant. C’est notamment le cas du courant psychanalytique que j’expose dans cet article. De plus, depuis l’étude de Claude-Levis Strauss sur « Les structures élémentaires de la parenté », il est convenu d’admettre que l’interdit d’inceste et l’interdit de meurtre, dont le mythe d’Œdipe n’est qu’une métaphore, sont universels. D’où l’acception du fait que ce mythe soit, de façon générale, universel, même si cette métaphore ne s’applique qu’à la société judéo-chrétienne.
Ce qui cloche chez les psychanalystes - du moins chez certains qui sont encore majoritaires même si les choses évoluent lentement -, ce n’est pas le mythe d’Œdipe en tant que métaphore de ces deux interdits civilisateurs fondamentaux, c’est leur adhésion à l’interprétation freudienne. Ce que tous ne font pas, loin s’en faut. Je ne les mets donc pas dans le même « sac ».

Le mythe d’Œdipe pour les psychanalystes, c’est aussi une représentation de la façon dont la psyché accède à la tiercéïté symbolique, à l’altérité. En ce sens, c’est une question cruciale de notre société contemporaine. Malgré ses égarements, Freud a beaucoup œuvré dans l’élucidation de cette problématique.

Je ne cherche pas à vous convaincre, simplement à poser correctement le problème, car, pour avoir étudié le contexte de certains choix qu’il a pu faire, je ne lui jette pas la pierre. Je crois qu’à sa place et dans sa situation, s’il n’avait pas agit ainsi, la psychanalyse n’aurait jamais vu le jour. Or, qu’on le veille ou non et pour des raisons que je mentionne dans cet article et d’autres que je compte aborder prochainement, la psychanalyse a toute sa place dans notre culture, à condition que nous sachions correctement la situer. Ce qui est difficile, j’en conviens.

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